Maroc : stratégie africaine et diplomatie économique en expansion

Alors que le Royaume poursuit ses ambitions continentales, le Maroc renforce ses positions dans plusieurs secteurs stratégiques, notamment les énergies renouvelables, la logistique et la finance, consolidant ainsi son rôle de hub africain et euro-méditerranéen.

Selon la Banque mondiale, le PIB marocain devrait progresser de 3,9 % en 2025, après 3,3 % en 2024, porté par la reprise agricole et la montée en puissance des exportations automobiles et industrielles. Dans la logistique, le port de Tanger Med confirme son statut de plateforme mondiale, traitant 8,6 millions d’EVP en 2024 et figurant parmi les 25 premiers ports mondiaux.

Sur le plan industriel et territorial, le gouvernement prépare la deuxième phase du projet Dakhla Atlantique, estimée à 1,2 milliard de dollars, destinée à transformer la façade atlantique du Sahara en nouveau pôle portuaire et logistique régional.

La diplomatie économique s’intensifie également. Rabat a signé en octobre un protocole d’accord avec la CEDEAO sur l’interconnexion énergétique et poursuit les discussions autour du gazoduc Nigeria-Maroc, projet stratégique pour la sécurité énergétique de l’Afrique de l’Ouest et de l’Europe. Le Maroc a par ailleurs accueilli la semaine dernière la Conférence africaine sur les chaînes de valeur vertes, réunissant 25 pays autour des opportunités en matière d’investissements durables et de transition énergétique.

Cependant, cette dynamique extérieure coexiste avec des défis socio-économiques persistants : un taux de chômage urbain de 10,5 %, un pouvoir d’achat sous pression et une sécheresse durable. Pour y répondre, les autorités misent sur le programme « Maroc Vert 2.0 », axé sur l’irrigation solaire, la modernisation des filières agricoles et la promotion de cultures résilientes au changement climatique.

Dans ce contexte, une question centrale demeure : le Maroc parviendra-t-il à concilier son expansion africaine avec une consolidation sociale interne, ou la forte orientation externe de sa croissance risque-t-elle d’accentuer les disparités régionales ?

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