Tunisie : pression financière et équation sociale explosive

Alors que la Tunisie tente de négocier de nouvelles facilités de paiement, les marges de manœuvre économiques s’amenuisent. Le gouvernement de Sarra Zaâfrani Zenzri présente un budget 2026 sous tension, marqué par un recours massif au financement direct de la Banque Centrale.

Le déficit budgétaire atteindrait 6,8 % du PIB cette année. Pour le combler, l’État envisage un emprunt intérieur de 3,7 milliards $ et une hausse des impôts sur les sociétés de 15 % à 18 %.
L’inflation, malgré une accalmie, reste supérieure à 9 %, tandis que le dinar tunisien a perdu 18 % de sa valeur face à l’euro depuis 2021.

Le tourisme a rapporté 4,2 milliards $ sur neuf mois (+22 %), mais les exportations industrielles reculent, et le chômage dépasse 15 %.
Les bailleurs internationaux – FMI, BAD, UE – demandent une réforme urgente des subventions, mais la mesure reste explosive politiquement. « Le gouvernement risque la rupture sociale s’il retire brutalement les aides », avertit un analyste du CERES.

Les libertés publiques restent sous surveillance : plusieurs ONG dénoncent un « resserrement autoritaire ». La société civile, qui fut jadis moteur de la transition démocratique, se dit « épuisée par l’incertitude ».

La Tunisie pourra-t-elle stabiliser ses finances et relancer la croissance sans déclencher un nouveau cycle de protestations sociales ?

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