Corridor du Lobito : renaissance d’un axe ferroviaire stratégique

Le corridor du Lobito, reliant le port angolais à la Copperbelt congolaise et zambienne, renaît après des décennies de déclin. Confié en 2022 à un consortium privé (Trafigura, Mota-Engil, Vecturis), le projet bénéficie du soutien du DFC américain (533 M $) et de l’UE. Objectif : moderniser 1 300 km de voies et transporter jusqu’à 1,5 Mt de minerais/an.

L’impact est majeur : exporter cuivre et cobalt vers l’Atlantique en moins de 10 jours, contre plusieurs semaines par route. Le trafic a déjà doublé à 40 000 tonnes par mois en 2024. Le corridor servira aussi aux importations de soufre, engrais et produits manufacturés.

Pour l’Angola, c’est l’occasion de devenir un hub logistique régional et de diversifier son économie au-delà du pétrole. Pour la RDC et la Zambie, cela signifie une réduction des coûts logistiques – parmi les plus élevés du monde – et une alternative crédible à Durban ou Dar es Salaam.

Sur le plan géopolitique, le Lobito illustre la volonté occidentale d’offrir une alternative aux routes chinoises. Washington et Bruxelles le présentent comme un modèle de PPP « bancable », transparent et durable.

Les défis restent réels : sécurité dans l’est de la RDC, harmonisation douanière, fiabilité technique. Mais l’opportunité est unique de bâtir une véritable colonne vertébrale est-ouest africaine.
L’Angola espère que le corridor du Lobito deviendra l’axe stratégique des minerais critiques, et ne restera pas une vitrine sous-exploitée faute de volumes et de coordination régionale.
L’avenir nous le dira.

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