Dans son discours à l’occasion du 26e anniversaire de la Fête du Trône, le roi Mohammed VI a réaffirmé les constantes de la politique étrangère du Maroc, notamment en ce qui concerne les relations avec l’Algérie. Malgré la rupture persistante depuis des années, le Maroc continue d’appeler au dialogue et à l’ouverture de canaux de communication, tandis que l’Algérie ignore les initiatives marocaines.
À ce propos, Ahmed Nour Eddine, expert en relations internationales, a déclaré au site THE PRESS que la position du souverain marocain vis-à-vis de l’Algérie n’a pas changé depuis un quart de siècle. C’est celle d’un roi qui envisage l’avenir avec une profondeur temporelle que ne sauraient comprendre les généraux algériens, une vision ancrée dans la pérennité des monarchies, et non dans les ambitions éphémères des nouveaux venus au pouvoir et leurs surenchères politiques et militaires.
L’expert a souligné que le roi évalue les conséquences des guerres : d’un côté, des millions de victimes entre morts et blessés à cause de la puissance destructrice des armes modernes ; de l’autre, des infrastructures dévastées et une souveraineté nationale souvent perdue au profit des grandes puissances, comme on le voit en Irak, en Syrie, en Libye, au Yémen, en Somalie, au Soudan, au Liban, et ailleurs dans le monde arabe.
Selon lui, le souverain marocain, animé d’une vision stratégique, sait que les guerres finissent toujours autour d’une table de négociation. C’est pourquoi il appelle sans cesse à un dialogue sans conditions ni lignes rouges. Cette position repose sur une conviction profonde de la justesse de la cause marocaine, face à une hostilité persistante du régime algérien, qui s’est traduite par l’expulsion de 350 000 Marocains en 1975, la violation d’accords bilatéraux, l’occupation de territoires marocains comme l’oasis de Laarja en 2021, et le soutien militaire, logistique et médiatique apporté à un mouvement séparatiste au Sahara marocain.
L’expert a ajouté que le roi, incarnation d’une monarchie enracinée dans le passé et tournée vers l’avenir, ne souhaite ni destruction pour son pays ni aliéner sa souveraineté aux puissances étrangères. Le souverain mène un projet de renaissance économique et sociale, de décollage industriel et technologique, et de souveraineté nationale dans des secteurs stratégiques. Il y a une grande différence entre celui qui construit et celui qui détruit.
Face à cette escalade continue de la part de l’Algérie, le Maroc maintient sa ligne de clarté et de modération, s’appuyant sur la légitimité historique et juridique, et sur une vision royale qui place l’intérêt du pays au-dessus de tout. Entre ceux qui entraînent la région vers l’escalade et l’inconnu, et ceux qui proposent des initiatives de dialogue et de coopération, le Maroc confirme une fois encore son sérieux dans la défense de son intégrité territoriale, tout en œuvrant à la sécurité et à la stabilité de toute la région maghrébine.
L’espoir reste que la voix de la raison l’emporte et que la main tendue reçoive une réponse sincère de ceux qui persistent à parier sur l’hostilité plutôt que sur la coexistence pacifique.
