Washington scelle enfin un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, malgré les combats persistants à l’Est 

La signature d’un accord de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo à Washington a été présentée par Donald Trump comme « un jour historique pour l’Afrique et pour le monde ». L’événement marque la conclusion de plusieurs mois de négociations menées sous l’impulsion des États-Unis, dont l’objectif affiché est de stabiliser durablement l’est de la RDC, région minée par les conflits armés et les enjeux autour des minerais stratégiques. Baptisés Washington Accords for Peace and Stability, ces engagements visent autant la pacification du terrain que l’ouverture d’un partenariat économique permettant aux États-Unis d’accéder plus facilement aux ressources de la zone, notamment le cobalt et d’autres minéraux essentiels aux technologies modernes.

Lors de la cérémonie organisée dans le bâtiment désormais rebaptisé Donald J. Trump US Institute of Peace, le président américain a salué le « courage » de Félix Tshisekedi et Paul Kagame, qu’il encourage à inaugurer « une nouvelle ère de coopération ». Trump est allé jusqu’à qualifier l’accord de « miracle », affirmant qu’il serait aussi bénéfique politiquement qu’économiquement pour toutes les parties. Les deux chefs d’État sont restés plus mesurés, soulignant les défis à venir et rappelant que l’application d’un tel engagement exigerait rigueur et constance. Kagame a insisté sur la nécessité de tenir parole malgré les difficultés, tandis que Tshisekedi a évoqué « le début d’un nouveau chemin », à la fois prometteur et exigeant.

Cette signature intervient pourtant dans un contexte de forte tension sur le terrain. Dans le Sud-Kivu, des combats intenses opposent toujours les forces congolaises au groupe armé M23, accusé par Kinshasa d’être soutenu par Kigali — une accusation que le mouvement rejette. Les affrontements, signalés notamment autour de Kamanyola et Kaziba, ont entraîné des bombardements, des destructions de maisons et de nombreuses victimes civiles, selon des sources locales. La recrudescence de la violence met en difficulté la mise en œuvre du cessez-le-feu déjà négocié sous médiation qatarie à Doha, où les deux camps s’étaient engagés à réduire les hostilités.

L’accord signé à Washington repose sur trois engagements majeurs : un premier volet consacré à la cessation immédiate des combats, incluant désarmement et protection des populations ; un second portant sur le retour des déplacés et la prise en charge des victimes ; et un troisième traitant des responsabilités judiciaires envers les auteurs d’exactions. Reste à savoir si ces engagements survivront à l’épreuve du terrain, où la réalité des affrontements contraste lourdement avec l’optimisme affiché à Washington. L’avenir du processus dépendra désormais de la volonté politique des acteurs impliqués et de la capacité des partenaires internationaux à garantir la mise en œuvre de ce fragile compromis.

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