Washington reconfigure son aide mondiale : Nairobi en premier bénéficiaire

Les États-Unis et le Kenya ont scellé à Washington un accord sanitaire d’envergure de 2,5 milliards de dollars, présenté comme la première pierre de la nouvelle stratégie de santé mondiale défendue par l’administration Trump. Signé jeudi par le secrétaire d’État américain Marco Rubio et le président kényan William Ruto, le pacte inaugure un tournant majeur dans la politique d’assistance américaine.

Ce partenariat marque en effet l’entrée dans une ère où Washington privilégiera désormais des accords bilatéraux ciblés, réservés aux pays jugés alignés sur ses orientations diplomatiques. Une rupture nette avec l’ancien modèle incarné par l’USAID, dont la dissolution a entraîné l’arrêt de centaines de programmes humanitaires internationaux. Pour Marco Rubio, cette refonte est assumée : « Il s’agit d’un véritable partenariat… L’assistance authentique, c’est l’autosuffisance », a-t-il plaidé, annonçant la signature potentielle de « 30, 40, peut-être 50 » accords similaires dans les prochains mois.

Pour Nairobi, ce pacte devrait renforcer les réformes sanitaires engagées par l’administration Ruto, notamment l’accès aux équipements médicaux modernes, l’amélioration de la distribution des produits de santé, la formation du personnel et la consolidation d’une couverture maladie universelle. William Ruto a salué « un partenariat conséquent, transformateur et historique », promettant que ces investissements contribueront à bâtir « des systèmes de santé plus solides, résilients et durables » et qu’« aucun Kényan ne sera laissé de côté ».

Si plusieurs pays africains devraient suivre la même voie d’ici la fin de l’année, certains en seront exclus : le Nigeria et l’Afrique du Sud ne figureraient pas sur la liste, leurs positions politiques étant jugées trop éloignées de celles de Washington. Malgré les critiques de la communauté internationale, inquiète des effets du démantèlement de l’USAID, la Maison Blanche défend sa nouvelle doctrine. Elle estime que ces partenariats bilatéraux permettront de renforcer son influence globale tout en réduisant ce qu’elle qualifie de « dépendance, idéologie et inefficacité » dans l’aide internationale.

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