Dans une étape décisive dans la confrontation judiciaire entre l’Université de Harvard et l’administration du président américain Donald Trump, la juge Allison Burroughs a rendu, vendredi 20 juin 2025, une décision suspendant l’interdiction imposée aux étudiants étrangers de rejoindre la prestigieuse institution. Elle a qualifié les mesures gouvernementales d’« illégales et inconstitutionnelles ».
Cette décision intervient après des semaines de tension durant lesquelles Harvard a refusé de se plier aux directives présidentielles lui enjoignant de restreindre l’accueil des étudiants internationaux — des directives que l’université a considérées comme une atteinte directe à son indépendance académique.
Dans ce contexte tendu, Trump a évoqué la possibilité d’un « accord historique » avec Harvard, dans ce qui a semblé être une tentative d’apaisement du conflit qui a suscité de vives réactions dans les milieux universitaires et politiques. Sur sa plateforme “Truth Social”, il a déclaré que des discussions étaient en cours entre les deux parties et pourraient aboutir à un règlement prochain, sans toutefois révéler les détails de la proposition ni indiquer si le gouvernement comptait revenir sur ses sanctions, notamment la suspension de subventions et de contrats fédéraux d’une valeur estimée à 3,2 milliards de dollars.
Les critiques de Trump se sont concentrées sur ce qu’il a qualifié de « biais idéologique » au sein de l’université, affirmant que ses politiques en matière de diversité et son autorisation de manifestations contre la guerre à Gaza relevaient d’un « antisémitisme », selon ses termes. Harvard a rejeté ce qu’elle a qualifié de tentatives présidentielles d’ingérence dans ses affaires internes, que ce soit en matière de nominations, de programmes ou d’imposition d’un agenda idéologique à ses étudiants et enseignants.
Les étudiants étrangers représentent environ 27 % des inscrits à Harvard, faisant d’eux un pilier fondamental de sa réputation mondiale, en plus de leur contribution financière majeure. Dans les documents soumis à la justice, l’université a soutenu que les actions de l’administration américaine s’apparentaient à des « représailles » menaçant le cœur même de la liberté d’expression, garantie par le premier amendement de la Constitution.
Alors que le débat se poursuit, certains observateurs estiment que cette affaire constitue un tournant dans les relations entre les institutions d’enseignement supérieur et le pouvoir politique aux États-Unis.