Une cyberattaque de grande ampleur a frappé samedi le système d’enregistrement électronique de Collins Aerospace, une entreprise américaine spécialisée dans les technologies aéronautiques et de défense. Le logiciel touché permet aux passagers de s’enregistrer, d’imprimer leurs cartes d’embarquement et de déposer leurs bagages via des bornes automatiques. L’attaque a paralysé ces services dans plusieurs aéroports européens, entraînant des retards, des annulations et de longues files d’attente. « Nous devons saisir les données manuellement, ce qui prend plus de temps », a reconnu Ihsane Chioua Lekhli, porte-parole de l’aéroport de Bruxelles.
La perturbation a été signalée dans plusieurs capitales européennes, dont Berlin, Bruxelles et Londres, où des passagers se sont retrouvés bloqués par centaines. À l’inverse, les aéroports parisiens de Roissy, Orly et Le Bourget n’ont rapporté aucun incident. Les autorités locales parlent d’un incident « inédit » compte tenu de la réputation de Collins Aerospace, considérée comme l’une des entreprises les plus solides du secteur, employant plus de 80 000 personnes dans le monde.
Pour les experts en cybersécurité et en aviation, l’attaque est particulièrement préoccupante. « Ce n’est pas courant qu’une entreprise de cette envergure soit touchée », a expliqué Paul Charles, consultant spécialisé. « Le fait que plusieurs compagnies aériennes et aéroports aient été frappés simultanément montre qu’il s’agit d’une cyberattaque sophistiquée, ciblant directement le système central utilisé pour enregistrer les passagers à travers l’Europe. »
Si l’origine de l’attaque reste inconnue, son impact a relancé les interrogations sur la vulnérabilité des infrastructures critiques face aux cybermenaces. Dans un secteur où la fluidité des flux de passagers est cruciale, l’incident souligne la dépendance croissante du transport aérien à des systèmes centralisés, et la nécessité urgente de renforcer leur résilience.