Le secteur touristique marocain a enregistré, en 2025, une performance exceptionnelle avec l’accueil de près de 13,5 millions de visiteurs entre janvier et août, soit une hausse de 15 % par rapport à la même période de l’année précédente. Rien que durant les mois de juillet et août, plus de 4,6 millions de touristes ont foulé le sol du Royaume, dont trois millions de Marocains résidant à l’étranger, marquant un retour en force de cette diaspora, selon les chiffres du ministère du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire.
Cet essor touristique devrait avoir des retombées directes sur l’économie nationale. L’économiste Badr Zaher Azraq, interrogé par THE PRESS, souligne que la progression du nombre de visiteurs contribuera au renforcement des réserves en devises et à la création de nouveaux emplois, deux leviers qui soutiendront la croissance du PIB et stimuleront la dynamique de l’emploi formel. La stratégie nationale 2023–2026 prévoit d’ailleurs la création de plus de 200 000 postes, une opportunité majeure pour absorber une partie du chômage, notamment parmi les jeunes actifs issus du secteur agricole ou de l’économie informelle.
Au-delà des flux financiers, le tourisme exerce également un effet multiplicateur sur d’autres secteurs de l’économie : hôtellerie, restauration, transport, artisanat et industries culturelles. En générant des emplois indirects et en dynamisant les échanges commerciaux, il alimente un cercle vertueux où la consommation locale se renforce et le tissu économique se diversifie. L’afflux des touristes étrangers favorise aussi l’entrée massive de devises, ce qui consolide les réserves du Royaume, stabilise le dirham et confère à l’économie marocaine une plus grande résilience face aux chocs extérieurs.
Cette dynamique s’appuie sur des investissements soutenus dans les infrastructures. Les projets de modernisation des aéroports, ports et réseaux routiers, ainsi que le développement des lignes ferroviaires modernes notamment le train à grande vitesse reliant Tanger à Casablanca permettent au Maroc d’accueillir une demande croissante tout en répartissant les flux touristiques sur l’ensemble du territoire. Le gouvernement prévoit par ailleurs d’étendre l’offre hôtelière, de développer de nouvelles stations balnéaires et de mettre en valeur les régions encore peu exploitées, afin de réduire la pression sur les destinations phares telles que Marrakech ou Casablanca.
Avec pour ambition d’accueillir plus de 18 millions de touristes dès l’an prochain et 26 millions d’ici 2030, le Maroc entend dépasser la barre des 13 milliards de dollars de recettes touristiques annuelles. Mais au-delà des chiffres, les experts insistent sur la nécessité d’une stratégie intégrée qui combine innovation, diversification des marchés (Asie, Europe de l’Est, Amériques), tourisme durable et numérique, tout en capitalisant sur les grands événements sportifs internationaux comme la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du Monde 2030. Le Royaume se positionne ainsi comme une destination touristique majeure, conjuguant modernité, richesse culturelle et durabilité.
