Le président américain Donald Trump a demandé, vendredi 8 août 2025, à la prestigieuse Université de Californie de payer une amende colossale d’un milliard de dollars, accusant son administration d’antisémitisme en raison de la manière dont elle a géré les manifestations étudiantes pro-Gaza en 2024.
Le président de l’université, James Milliken, a affirmé que cette amende cinq fois supérieure au montant payé par l’Université Columbia pour régler des accusations similaires pourrait entraîner une « destruction totale » du système universitaire californien, qui supervise dix campus.
Milliken a précisé que les directeurs des universités du système avaient reçu, vendredi, la demande de paiement de Trump et qu’ils étaient en train d’examiner la question. Interrogé à ce sujet lors d’une conférence de presse, le gouverneur de Californie Gavin Newsom, membre du conseil d’administration de l’Université de Californie, a qualifié cette amende de « ridicule », accusant le président de vouloir museler la liberté académique. Il a dénoncé une forme de « chantage » et a salué le système universitaire californien comme l’un des piliers de l’économie américaine, reconnu pour sa production de scientifiques, d’ingénieurs et de lauréats du prix Nobel.
Le gouvernement américain exige également que l’université verse 172 millions de dollars supplémentaires pour indemniser les étudiants juifs et d’autres personnes affirmant avoir été victimes de discriminations présumées. L’Université de Californie, classée parmi les meilleures universités publiques des États-Unis, fait face à un gel de plus d’un demi-milliard de dollars de subventions fédérales sur décision de l’administration Trump, une mesure similaire à celle prise contre Columbia.
La Maison Blanche a adopté la même approche que pour Columbia, dans une tentative de contraindre également l’Université Harvard à céder, en imposant des engagements controversés liés aux politiques d’admission et de recrutement. Cette stratégie a suscité l’indignation de Newsom, qui a réaffirmé son opposition à toute atteinte à la liberté ou à l’indépendance académiques, assurant que la Californie ne suivrait pas l’exemple d’autres institutions ayant accepté de tels compromis.
En 2024, les universités américaines avaient été le théâtre d’une vague de manifestations pro-palestiniennes, accompagnées de répressions policières et de violences dans les camps étudiants, au point que l’ancien président Joe Biden avait été appelé à intervenir pour rétablir l’ordre. Ces événements ont relancé un vif débat sur les limites de la liberté d’expression sur les campus et ouvert la voie à un affrontement politique et juridique marqué entre l’administration Trump et les grandes universités du pays.