Dans une démarche reflétant une nouvelle escalade dans sa politique commerciale isolationniste, le président américain Donald Trump a annoncé l’imposition de droits de douane élevés allant de 10 % à 41 % sur les importations de dizaines de pays, à l’expiration du délai qu’il avait fixé pour conclure de nouveaux accords commerciaux. Trump a déclaré que ces mesures visent à rééquilibrer les relations commerciales des États-Unis et à réduire le déficit chronique, affirmant que « des centaines de milliards de dollars vont rapidement affluer dans le trésor américain ».
Parmi ces mesures, des droits de 35 % sont appliqués au Canada, 50 % au Brésil, 25 % à l’Inde et à la Tunisie, 20 % à Taïwan et au Vietnam, 39 % à la Suisse, 41 % à la Syrie, 40 % au Laos et au Myanmar (Birmanie), 30 % à l’Algérie, la Libye et l’Afrique du Sud, 35 % à l’Irak et à la Serbie. Washington a également imposé des droits de 19 % à la Malaisie, l’Indonésie, le Pakistan, les Philippines et la Thaïlande, et de 15 % à des dizaines d’autres pays, dont la Corée du Sud, le Japon, la Jordanie et le Royaume-Uni.
La liste complète des pays concernés est la suivante : Afghanistan (15 %), Angola (15 %), Bangladesh (20 %), Bolivie (15 %), Bosnie-Herzégovine (30 %), Botswana (15 %), Brunei (25 %), Cambodge (19 %), Cameroun (15 %), Tchad (15 %), Costa Rica (15 %), Côte d’Ivoire (15 %), République démocratique du Congo (15 %), Équateur (15 %), Union européenne (de 0 à 15 %), Guinée équatoriale (15 %), îles Falkland (10 %), Fidji (15 %), Ghana (15 %), Guyana (15 %), Islande (15 %), Kazakhstan (25 %), Lesotho (15 %), Liechtenstein (15 %), Madagascar (15 %), Malawi (15 %), Maurice (15 %), Moldavie (25 %), Mozambique (15 %), Namibie (15 %), Nauru (15 %), Nouvelle-Zélande (15 %), Nicaragua (18 %), Nigeria (15 %), Macédoine du Nord (15 %), Norvège (15 %), Papouasie-Nouvelle-Guinée (15 %), Trinité-et-Tobago (15 %), Turquie (15 %), Ouganda (15 %), Vanuatu (15 %), Venezuela (15 %), Zambie (15 %), Zimbabwe (15 %).
Malgré sa fermeté, Trump a indiqué être prêt à s’ouvrir à l’avenir, affirmant que la porte resterait ouverte aux pays présentant par la suite des « offres convaincantes », mais il a insisté sur le fait que la date limite fixée à minuit jeudi était dépassée et qu’il n’y aurait pas de retrait des droits qui entreront en vigueur la semaine suivante, à l’exception temporaire de certaines marchandises déjà expédiées.
Cette décision surprise a suscité des inquiétudes dans certains milieux commerciaux, tandis que la réaction des marchés mondiaux est restée plus calme qu’à l’occasion de précédents conflits commerciaux. Les actions américaines et les contrats à terme ont enregistré une légère baisse lors des échanges de vendredi matin en Asie, alors que les capitales concernées attendent des précisions supplémentaires de Washington concernant les « règles d’origine » qui détermineront les produits soumis aux droits élevés.
Malgré les nombreuses critiques adressées à cette politique, Trump considère qu’elle fait partie de sa stratégie de reconstruction de l’économie américaine sur des bases « équitables », en particulier avec les pays qu’il juge non respectueux des normes de justice commerciale ou négligeant les intérêts américains en matière de sécurité nationale. Ces décisions semblent constituer un nouveau test pour les relations économiques internationales et redistribuer les cartes du système commercial mondial.
Ces mesures interviennent à un moment sensible, alors que le président américain cherche à affirmer sa position ferme envers ses partenaires commerciaux, misant sur le fait que la pression économique conduira à de meilleurs accords. Alors que certains pays envisagent des mesures de rétorsion, l’administration Trump semble déterminée à poursuivre l’escalade, adoptant un discours ferme qui place la priorité sur l’économie américaine sans accorder une grande importance aux compromis internationaux ni au système commercial multilatéral.
