En annonçant le repositionnement de deux sous-marins nucléaires américains dans des « zones appropriées », le président Donald Trump a franchi une nouvelle étape dans l’escalade des tensions avec Moscou. Cette démonstration de force intervient en réponse aux déclarations virulentes de Dmitri Medvedev, ancien président russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité, qui a fustigé le ton « théâtral » de Washington et dénoncé les ultimatums américains autour de la guerre en Ukraine.
Le 28 juillet, Medvedev publiait sur le réseau X un message au vitriol, affirmant que « chaque nouvel ultimatum est une menace et un pas vers la guerre ». Ce à quoi Trump a répliqué dès le 1er août avec une froideur calculée : « Les mots ont des conséquences. » La décision de déployer deux sous-marins nucléaires, rarement rendue publique en temps réel, vise autant à impressionner qu’à dissuader, dans un contexte où les lignes rouges stratégiques semblent de plus en plus floues.
Mais le bras de fer ne s’arrête pas à la rhétorique militaire. Washington s’apprête également à durcir le volet économique de sa stratégie. Le président américain a confirmé de nouvelles sanctions, notamment secondaires, qui cibleront les pays continuant à acheter du pétrole russe. Il s’agit là d’une tentative explicite d’asphyxier financièrement l’effort de guerre du Kremlin, en pénalisant même ses partenaires commerciaux. Une arme à double tranchant, qui pourrait tendre davantage encore les relations entre les États-Unis et des pays tiers, en particulier dans le Sud global.
Cette surenchère militaire et économique illustre l’état de délitement du dialogue américano-russe. Alors que la guerre en Ukraine s’enlise dans sa quatrième année, les perspectives de cessez-le-feu semblent s’éloigner à mesure que les provocations s’accumulent. Le repositionnement des sous-marins nucléaires ne dit pas seulement le durcissement de la posture américaine : il signe le retour à une forme de dissuasion brute, héritée de la guerre froide, mais dans un monde où les codes de retenue ont été, peu à peu, déconstruits.