La tension politique ne faiblit pas en Tanzanie après la réélection de Samia Suluhu Hassan, créditée de plus de 97 % des voix. Alors que les autorités affirment que le scrutin s’est déroulé dans le calme, l’opposition brosse un tableau radicalement différent : selon le parti Chadema, des violences post-électorales auraient fait au moins 800 morts, dont les corps auraient été dissimulés par les forces de sécurité.
Le parti accuse la présidente de n’avoir aucune légitimité démocratique. « Le pays traverse un vide politique. Les Tanzaniens n’ont pas choisi leurs dirigeants », a déclaré Deogratius Munishi, porte-parole de Chadema, qui appelle à des réformes profondes et à l’organisation d’élections anticipées.
Pour l’opposition, l’heure est désormais à la justice. Chadema réclame l’ouverture d’une enquête internationale pour faire la lumière sur les violences de ces derniers jours. « Ceux qui ont tiré sur la population doivent répondre de leurs actes. La Cour pénale internationale et les Nations unies doivent intervenir », insiste Munishi, qui affirme que seule une nouvelle consultation électorale permettrait de rétablir la confiance.
Face à ces accusations, les Nations unies ont appelé à une enquête « rigoureuse et impartiale » afin d’établir les faits et de déterminer les responsabilités.
Le gouvernement tanzanien n’avait pas immédiatement réagi à ces allégations au moment de la publication.