Le 7ᵉ Sommet UA-UE s’est achevé mardi à Luanda avec un objectif clair : renforcer le partenariat Afrique-Europe, fondé sur des valeurs communes et adapté aux défis d’un monde instable. Pendant deux jours, dirigeants africains et européens ont affiché leur volonté de défendre le multilatéralisme, alors que les tensions géopolitiques et les rivalités économiques redessinent les équilibres mondiaux.
Dès l’ouverture, l’Europe a réaffirmé son rôle de partenaire stratégique principal du continent africain. Malgré un contexte international tendu, les relations commerciales entre l’Afrique et l’Europe se sont renforcées depuis 2022 : un tiers du commerce africain s’effectue avec l’Europe, qui reste son principal investisseur. À Luanda, les discussions ont surtout porté sur le programme d’investissements Global Gateway, doté de 150 milliards d’euros, destiné à soutenir la transition énergétique et numérique, moderniser les infrastructures et dynamiser l’emploi et la formation.
Au cœur des échanges, la jeunesse africaine a été identifiée comme le moteur du partenariat. Pour António Costa, président du Conseil européen, la réduction des inégalités passe par l’éducation, l’entrepreneuriat et la valorisation des talents locaux. Il insiste sur la création de valeur sur le continent, une vision partagée par João Lourenço, président angolais et président en exercice de l’Union africaine, qui plaide pour une industrialisation fondée sur les ressources africaines au bénéfice des populations locales.
La sécurité et la paix ont également dominé les débats. Face au terrorisme, aux conflits persistants et aux menaces transnationales, les deux blocs se sont engagés à renforcer leur coopération et à défendre un ordre international basé sur des règles claires. Dans leur déclaration commune, Afrique et Europe soutiennent une paix juste en Ukraine, au Soudan, en RDC, dans la bande de Gaza et dans tous les conflits qui fragilisent la stabilité mondiale.
Le sommet a aussi mis en évidence la compétition croissante entre puissances étrangères. Chine, États-Unis et Russie s’imposent de plus en plus en Afrique. L’Europe mise sur sa proximité historique et sur des projets structurants comme le corridor de Lobito, conçu pour faciliter l’accès aux minerais stratégiques tout en soutenant le développement régional.
À Luanda, un message fort s’impose : Afrique et Europe avancent ensemble. Dans un monde fracturé, les deux continents choisissent le dialogue, des projets concrets et une vision partagée. La déclaration finale attendue à Bruxelles confirmera les priorités, mais l’essentiel est déjà posé : la confiance bâtie depuis 25 ans doit se traduire en résultats tangibles pour les peuples des deux continents.