Une tragédie a endeuillé Accra mercredi matin, lorsqu’une bousculade meurtrière survenue lors d’une session de recrutement militaire a fait six morts et de nombreux blessés. Dès l’aube, une foule compacte de candidats s’était massée aux abords du stade El-Wak, reflétant l’engouement – mais aussi la pression sociale et économique – entourant chaque campagne d’enrôlement dans l’armée ghanéenne. Confrontée à un afflux largement supérieur aux prévisions, l’entrée principale du site a rapidement été submergée, déclenchant un mouvement de panique dont l’issue s’est révélée tragique.
Selon les premiers éléments recueillis sur place, les tensions ont explosé peu après 6 h 30, lorsque des groupes de jeunes auraient tenté de forcer le passage pour accéder plus rapidement au stade. En quelques instants, la cohue s’est transformée en foule incontrôlable, piétinant plusieurs personnes prises au piège. Les secouristes ont dû intervenir dans une atmosphère chaotique, se frayant un chemin à travers une marée humaine sous le choc. Les blessés ont été immédiatement transférés vers l’hôpital militaire 37, où une unité de crise a été déployée pour faire face à l’afflux de victimes.
Face à l’ampleur du drame, les autorités ont suspendu le processus de recrutement et ordonné l’ouverture d’une enquête visant à déterminer tant les causes que les responsabilités. La question de la gestion de la foule se retrouve au cœur des interrogations, certains candidats dénonçant un manque d’encadrement et de dispositifs de contrôle malgré l’ampleur prévisible de l’affluence. Dans un pays où chaque campagne de recrutement attire des milliers de jeunes en quête de stabilité professionnelle, l’incident met en lumière des failles structurelles que les autorités devront impérativement combler.
Dans un communiqué empreint de gravité, l’armée ghanéenne a exprimé ses « profonds regrets » et présenté ses condoléances aux familles des victimes, tout en assurant que les corps seraient remis rapidement à leurs proches. Le pays, encore sous le choc, s’interroge désormais sur la manière d’éviter que la quête d’un avenir meilleur ne se transforme, une nouvelle fois, en tragédie.