Rapport : Le Maroc, quatrième plus grand emprunteur en Afrique

Un rapport récent publié par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) révèle que le Maroc occupe la quatrième place parmi les plus grands emprunteurs du continent africain, avec 5,9 % de la dette extérieure totale de l’Afrique. Il est précédé par l’Afrique du Sud (13,1 %), l’Égypte (12 %) et le Nigéria (8,4 %).

Le rapport, intitulé « État du fardeau de la dette en Afrique et dans la région Caraïbes », indique que seulement six pays concentrent la moitié de la dette du continent, ce qui soulève des inquiétudes quant à la fragilité financière. En cas de crise sévère dans l’un de ces pays, les répercussions pourraient s’étendre à l’ensemble de la région.

Le document souligne également que le ratio dette/PIB reste élevé dans la majorité des pays africains. Il est prévu que plus de 60 % des pays africains dépasseront le seuil de 50 % d’ici 2025. Le Maroc devrait lui aussi franchir cette limite d’ici la fin de l’année en cours, mettant en évidence les défis croissants que le Royaume doit relever en matière de gestion de sa dette publique.

En parallèle, le rapport alerte sur les situations critiques dans des pays comme le Ghana, le Cap-Vert et le Soudan, où les taux d’endettement pourraient dépasser les 100 % du PIB. Ces cas exigent une action urgente pour maîtriser les dépenses publiques et renforcer la stabilité des finances.

Malgré ces constats préoccupants, le rapport ne manque pas de noter une lueur d’optimisme à moyen terme. Il prévoit une baisse du ratio dette/PIB de plus de deux points de pourcentage entre 2026 et 2029, pour atteindre environ 55 %, après un pic de 63 % en 2020. Cette amélioration attendue s’explique par des politiques budgétaires plus prudentes et par l’impact positif des restructurations de dettes en cours, notamment dans le cadre du programme commun du G20, avec des résultats encourageants dans des pays comme la Zambie, l’Éthiopie et le Ghana.

Cependant, le rapport met en garde contre la poursuite du recours à des instruments de dette coûteux, tels que les euro-obligations et les prêts à taux variable, qui restent préoccupants, notamment pour les pays d’Afrique du Nord et de l’Ouest. Ces pays, dont le Maroc, sont exposés à des pressions financières supplémentaires dues à l’augmentation des coûts du service de la dette extérieure, ce qui limite leur capacité à financer le développement et fragilise davantage leurs équilibres financiers.

Enfin, le document conclut avec une mise en garde claire concernant la charge que représente le service de la dette sur les recettes publiques. Dans 25 pays africains, le ratio service de la dette/recettes dépasse le seuil de 20 % recommandé par le FMI et la Banque mondiale. Dans les cas extrêmes, comme au Mozambique, ce ratio dépasse 120 %, ce qui signifie que le pays consacre davantage de ressources au remboursement de sa dette qu’il n’en génère réellement. Une situation alarmante qui appelle à des politiques fiscales plus strictes, tant au Maroc que dans le reste du continent, afin de réduire la dépendance au financement extérieur et d’assurer la durabilité de la dette à moyen et long terme.

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