Pour sauvegarder un artisanat traditionnel menacé de disparition, le Maroc a choisi de miser sur la transmission directe du savoir-faire ancestral aux nouvelles générations. Dans les ateliers du Royaume, de jeunes apprentis sont désormais formés par des maîtres artisans figurant sur la prestigieuse liste des « Trésors de l’artisanat marocain », afin d’assurer une relève solide et durable. Cette semaine, Rabat a accueilli le lancement de la troisième édition du programme national dédié à cet objectif.
« Nous sommes très fiers de ce partenariat avec l’UNESCO. Grâce à Dieu, nous avons pu préserver plus de 32 métiers issus de notre patrimoine national, reconnus comme étant en voie de disparition. Il n’y avait parfois plus que quatre maîtres pour les pratiquer. Aujourd’hui, grâce à cette initiative, nous allons former plus de 350 nouveaux instructeurs dans l’ensemble de ces disciplines », explique avec satisfaction Lahcen Saadi, Secrétaire d’État chargé de l’Artisanat et de l’Économie.
Lancé en 2023, le programme a déjà permis d’accompagner 60 jeunes talents. Son déploiement, mené en collaboration avec l’UNESCO, vise à redonner vie à des techniques ancestrales souvent fragilisées par le temps, la modernisation ou la disparition de leurs détenteurs.
« Nous avons montré aux participants qu’une selle ne peut exister sans cuir, et qu’aucun cavalier ne peut monter sans cet élément essentiel. Le cuir, travaillé entièrement à la main à partir de peaux ou de soie, relève d’un artisanat d’une précision extraordinaire. Nous remercions le Ministère de l’Artisanat pour cet immense effort, fondé sur des techniques traditionnellement menacées », souligne Sharaf Ahmimd, Directeur du Bureau de l’UNESCO pour la région du Maghreb arabe.
Au-delà de la formation, l’ambition est claire : préserver un patrimoine culturel immatériel d’une richesse exceptionnelle, transmettre des gestes séculaires et garantir que ces métiers, porteurs d’identité et de mémoire, continuent de vivre entre les mains des générations futures.