Vladimir Poutine a laissé entendre, ce mercredi au Kremlin, qu’une rencontre avec le président américain Donald Trump pourrait se tenir dès la semaine prochaine. Si rien n’est encore acté officiellement, Moscou pousse activement pour que cette entrevue se tienne aux Émirats arabes unis, pays ami et partenaire stratégique de la Russie. “Nous avons de nombreux amis disposés à faciliter l’organisation de ce type d’événements. Le président des Émirats arabes unis en fait partie. Ce lieu serait tout à fait approprié”, a déclaré le maître du Kremlin, à l’issue d’un entretien avec le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan.
Cette annonce, faite dans un contexte d’escalade diplomatique et militaire, témoigne d’une volonté manifeste du Kremlin de reprendre la main sur le dialogue avec Washington. Le choix des Émirats, carrefour géopolitique entre Orient et Occident, ne relève pas du hasard. Abu Dhabi s’affirme de plus en plus comme une plateforme de médiation internationale, bénéficiant à la fois de la bienveillance russe et de l’écoute américaine. Une telle rencontre, si elle se concrétise, constituerait une mise en scène calculée, à mi-chemin entre la détente apparente et la confrontation latente.
La dernière fois que les deux dirigeants se sont retrouvés en face-à-face remonte au 16 juillet 2018, à Helsinki. Depuis, les lignes ont profondément bougé : l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la militarisation des relations internationales, et le retour de Donald Trump sur la scène mondiale ont remodelé les rapports de force. Si ce sommet voit le jour, il pourrait marquer un moment charnière — non pas tant pour résoudre la crise ukrainienne que pour redéfinir les termes du duel stratégique russo-américain.
Reste une interrogation cruciale : le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera-t-il invité à prendre part à ce possible sommet ? Une participation du dirigeant ukrainien transformerait la rencontre en un format tripartite inédit depuis le début du conflit. Elle signalerait, au-delà des postures, une volonté réelle d’explorer les chemins d’une désescalade. En l’absence de confirmation, cette hypothèse demeure à l’état de conjecture. Mais à mesure que le calendrier se resserre, les regards se tournent vers Abu Dhabi, où pourrait se jouer l’un des épisodes diplomatiques les plus scrutés de l’année