Après sept jours de paralysie partielle dans les hôpitaux publics nigérians, les infirmières ont levé samedi leur « grève d’avertissement », engagée le 30 juillet dernier. À l’issue d’intenses négociations, l’Association nationale des infirmières et sages-femmes du Nigeria (NANNM) a annoncé avoir conclu un protocole d’accord avec le gouvernement fédéral, ouvrant ainsi la voie à une désescalade, tout en appelant à une vigilance accrue sur l’exécution des engagements pris.
Le mouvement, lancé en réponse à l’inaction persistante des autorités face à des revendications de longue date, portait sur trois points clés : une revalorisation salariale jugée urgente, une amélioration substantielle des conditions de travail et un plan de recrutement pour renforcer des effectifs épuisés. Face à la menace d’une grève illimitée qui aurait profondément affecté le système de santé déjà sous pression, le gouvernement a convoqué vendredi une réunion d’urgence avec les représentants syndicaux, débouchant sur la signature d’un accord à Abuja.
« La suspension du mouvement ne vaut pas approbation inconditionnelle », a prévenu le président national de la NANNM, Haruna Mamman, lors d’une déclaration à la presse. Il a précisé que la décision avait été entérinée à l’unanimité par le Conseil exécutif national de l’association, réuni en session virtuelle exceptionnelle. Mamman a insisté sur le fait que le protocole d’accord n’était qu’un point de départ, et non une fin en soi : « Le respect scrupuleux des engagements signés conditionnera la paix sociale dans le secteur de la santé. »
Si l’annonce de la suspension de la grève apporte un répit bienvenu aux établissements de santé, elle ne dissipe pas pour autant les tensions structurelles qui minent le système. Sous-financement chronique, exode des professionnels de santé vers l’étranger, surcharge de travail : les défis restent immenses. Le mouvement mené par les infirmières n’a fait que mettre en lumière une crise latente, que le pouvoir exécutif ne pourra plus ignorer sans en payer le prix politique. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, et les projecteurs restent braqués sur sa capacité – ou non – à transformer ses promesses en réformes concrètes.