Mandat illimité et hyperprésidentialisme : la nouvelle Constitution du Tchad fait polémique

Au Tchad, députés et sénateurs réunis en Congrès ont largement approuvé la révision constitutionnelle. Le nouveau texte instaure notamment un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable sans limites, une disposition aussitôt dénoncée par l’opposition.

La réforme met également fin à l’incompatibilité entre la fonction de chef de l’État et l’appartenance à un parti politique. Une mesure qui conforte Mahamat Idriss Déby, désigné président du Mouvement patriotique du salut (MPS) en janvier 2025. Le mandat des députés est par ailleurs prolongé à six ans, un poste de vice-Premier ministre est créé et l’immunité ministérielle, supprimée dans le projet initial, est finalement rétablie.

Le vote, initialement prévu le 13 octobre, a été avancé d’une dizaine de jours. Sur 257 parlementaires, 236 se sont prononcés en faveur de la réforme, dans un Parlement largement dominé par le MPS. Les 21 élus de l’opposition ont voté contre, tandis que le Rassemblement national des démocrates tchadiens-Le Réveil (RNDT) de l’ancien Premier ministre Albert Pahimi Padacké a boycotté le scrutin en quittant la séance.

Cette révision constitutionnelle, adoptée par une écrasante majorité, suscite de vives critiques de l’opposition qui y voit un renforcement de l’hyperprésidentialisme et un recul démocratique.

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