Dans un paysage médiatique marqué par l’instabilité et la volatilité en Afrique du Nord, le Maroc a enregistré une progression notable dans le classement mondial de la liberté de la presse pour l’année 2025, publié par Reporters sans frontières (RSF). Le royaume a grimpé de neuf places pour se positionner au 120e rang mondial, dépassant plusieurs pays arabes, dont l’Algérie qui se classe 126e.
Ce progrès, bien qu’encourageant, ne suffit pas à qualifier le Maroc de pays jouissant d’une véritable liberté de la presse. Il s’agit davantage d’un signal de changement modeste dans un environnement encore contraint par des pressions politiques, une précarité économique des médias, et une absence de réformes structurelles majeures. Cette amélioration reste ainsi une étape initiale dans un long processus de transformation du paysage médiatique national.
En contraste, la Tunisie a connu un recul important, perdant 11 places pour se retrouver au 129e rang. Ce déclin est attribué à la crise politique interne du pays, qui affecte directement la liberté de la presse, ainsi qu’à la détérioration des indicateurs économiques liés au secteur médiatique.
Quant à l’Algérie, son léger progrès résulte principalement de la libération du journaliste Ihsane El Kadi après près de deux ans de détention. Bien que saluée par RSF, cette libération n’indique pas un changement global dans la situation des droits et des médias en Algérie.
Ces tendances régionales soulignent que la presse indépendante en Afrique du Nord continue de mener un combat existentiel face à des défis politiques, économiques et juridiques persistants. Les quelques avancées numériques observées dans les classements internationaux resteront insuffisantes tant qu’elles ne seront pas accompagnées d’une réelle volonté politique d’ouvrir le champ médiatique et de garantir les libertés fondamentales.