Le Réseau Marocain de l’Alliance Civile de la Jeunesse a adressé, le jeudi 24 avril 2025, une lettre officielle à l’Institution du Médiateur du Royaume, dont copie est parvenue à LA PRESSE. La lettre appelle à une intervention urgente pour mettre fin à ce qu’elle décrit comme « l’exclusion arbitraire » dont souffrent les jeunes marocains dans les concours d’emploi public, en raison du plafonnement de l’âge de participation à 30 et 35 ans. Le réseau considère cette approche comme une violation flagrante des principes constitutionnels et juridiques, et comme un obstacle injuste au droit d’un large segment de titulaires de diplômes universitaires et techniques d’accéder au marché du travail du secteur public.
Le réseau explique que fixer un âge maximum pour participer aux concours de recrutement aggrave la frustration des jeunes qui ont investi des années dans la réussite scolaire et la formation professionnelle, pour ensuite se heurter à des obstacles liés à l’âge qui les privent de leurs droits les plus fondamentaux, tandis que les postes de responsabilité continuent d’être occupés par des personnes plus âgées. Elle a ajouté que cette contradiction révèle une faille structurelle dans le concept d’équité en matière d’emploi et dans l’approche des compétences dans l’administration publique.
Dans ce contexte, le réseau a noté que l’adoption de l’âge comme condition d’exclusion contredit les dispositions de l’article 31 de la Constitution, qui stipule le principe du mérite et de l’égalité des chances, et de la loi sur la fonction publique, qui fixe l’âge maximum d’emploi à 45 ans. Cela contredit également le principe de non-discrimination stipulé à l’article 6 de la Constitution. Elle estime que le fait d’ignorer ces principes constitutionnels mine la confiance des jeunes dans les institutions de l’État et menace la paix sociale, étant donné le sentiment de marginalisation et de perte d’espoir que cela crée.
Le réseau a appelé l’institution de l’Ombudsman à exiger du gouvernement qu’il respecte la constitution et les lois régissant la fonction publique, et à revoir les décisions relatives au plafond d’âge en adoptant des critères plus justes et plus complets. Elle a également appelé à un dialogue responsable entre les secteurs gouvernementaux et les organisations de la société civile pour trouver des solutions justes et durables à ce problème, en assurant l’intégration professionnelle équitable des jeunes et en renforçant leur confiance dans les institutions.
Par ailleurs, le réseau a souligné ce qu’il considérait comme des « pratiques sélectives », notamment l’établissement de spécialisations spécifiques dans les programmes de maîtrise comme condition de participation à certains concours. Cela entraîne l’exclusion des diplômés ayant suivi une formation pertinente, ce qui restreint encore davantage les opportunités pour les jeunes et porte atteinte au principe d’égalité des chances. Le réseau a conclu sa correspondance en demandant à l’Institution de l’Ombudsman de tenir une réunion directe avec ses membres pour apporter des éclaircissements complets sur cette question, soulignant que la construction d’un Maroc d’efficacité et de justice commence par donner aux jeunes les moyens d’exercer leurs droits, à l’abri de l’exclusion systématique.