Enfin, le ministère de l’Intérieur a commencé à mettre en œuvre une décision que les citoyens attendaient depuis longtemps : libérer plusieurs plages des signes d’occupation anarchique. Les parasols et chaises imposés de force, qui avaient transformé les espaces maritimes en zones privatisées illégalement, n’étaient pas de simples abus isolés, mais le reflet d’un désordre toléré et d’une forme de complicité avec le chaos saisonnier.
Ces dernières années, certaines plages marocaines se sont transformées en marchés sauvages et misérables. Les parasols y sont installés comme des tentes, couverts de tissus sales, et le sable y est accaparé comme s’il s’agissait d’une propriété privée. La mer n’est plus un bien public, mais devient un lieu de chantage imposé aux familles, soumises à des frais illégaux pour pouvoir profiter d’un moment de détente en toute simplicité et dignité.
L’intervention actuelle du ministère ne doit pas être une campagne temporaire qui prend fin avec les vacances, mais une politique publique durable, redonnant à la plage son rôle d’espace public ouvert, et mettant fin à cette culture de l’appropriation illégitime.
Cependant, les parasols et chaises ne sont qu’un aspect du problème. Il existe des menaces bien plus graves : les accidents liés aux quads circulant parmi les vacanciers sans aucun contrôle, ou encore les pratiques dangereuses de jet-ski à proximité des enfants et des familles. L’accident de la petite Ghaïta n’est pas un simple fait divers, mais une alerte sérieuse qui doit se traduire par des décisions fermes interdisant ces activités à proximité des zones de baignade.
Redonner de l’esthétique aux plages n’est pas un luxe, mais un droit pour les citoyens à un été sûr et gratuit. Ce qui se passe aujourd’hui ne relève pas d’une réforme saisonnière, mais constitue un moment crucial pour tester la capacité réelle à lutter contre un chaos qui cache, en réalité, de petites mafias profitant de l’absence de contrôle.
S’agit-il du début d’une libération complète de l’espace public ou seulement d’une tempête passagère dans une tasse d’été ?