Les exportations marocaines de vêtements vers l’Union européenne ont enregistré une hausse de 8,6 % au premier trimestre de 2025, atteignant 650,7 millions d’euros. Ce résultat a permis au Maroc de maintenir sa 8e place parmi les principaux fournisseurs du marché européen, devant la Tunisie (573,5 millions d’euros) et le Myanmar (527,9 millions d’euros). Toutefois, malgré cette croissance, la part de marché du Royaume a reculé de 3,2 % à 2,8 %, en raison de la concurrence accrue des pays asiatiques, notamment la Chine, le Bangladesh et le Cambodge, qui dominent l’essor des importations européennes.
Selon des données récentes, les importations de vêtements de l’Union européenne ont atteint 23,44 milliards d’euros durant les trois premiers mois de l’année, soit une hausse significative de 20,6 % par rapport à la même période en 2024. L’Asie a largement contribué à cette croissance : la Chine a progressé de 29 %, le Bangladesh de 33,1 %, l’Inde de 27,8 % et le Cambodge de 37,8 %, creusant l’écart entre les fabricants asiatiques et les exportateurs d’Afrique du Nord.
Bien que le Maroc ait surpassé ses voisins en volume d’exportation, sa performance est restée inférieure à la moyenne mondiale en termes de rythme de croissance, ce qui a impacté sa position sur le marché européen. Cette situation est attribuée à un coût de production plus élevé que celui des pays concurrents, à la lenteur des chaînes d’approvisionnement et à la difficulté de s’adapter à un marché européen de plus en plus exigeant en matière de volumes et de prix. Des experts du secteur, dont Jean-François LemanTour, soulignent la nécessité pour le Maroc de renforcer la dynamique de 2024 en développant des partenariats industriels et en améliorant l’efficacité opérationnelle pour faire face à la concurrence asiatique.
Sur le plan des prix, le Maroc demeure l’un des pays exportateurs les plus chers, avec un prix moyen de 30,87 euros par kilogramme de vêtements, en légère baisse de 0,5 % par rapport à l’année précédente. La Tunisie fait mieux avec un prix moyen de 37,64 euros/kg (+2,8 %), tandis que les prix des pays asiatiques restent bien inférieurs : Pakistan (13,03 €), Bangladesh (15,71 €) et Cambodge (17,18 €). Cet écart tarifaire reflète les différences de qualité et de coûts, et pose au Maroc de véritables défis, exigeant une reconfiguration des modèles de production et de commercialisation pour assurer sa pérennité et son positionnement sur un marché européen en mutation.
