L’Association Nationale des Producteurs de Poulet de Chair (ANPC) a annoncé son boycott officiel du Salon “Dawajine 2025”, prévu du 3 au 5 novembre prochain au Centre d’Expositions Mohammed VI à El Jadida, estimant que la participation, dans les conditions actuelles, ne sert pas les intérêts des petits et moyens éleveurs, qui font face à des difficultés croissantes en raison de la hausse des coûts de production et de la baisse des soutiens.
Dans son communiqué, l’association critique le slogan du salon, “Innovation et Durabilité”, qu’elle juge déconnecté de la réalité d’un secteur marqué par “le monopole et la cherté persistante”, selon ses termes. Elle souligne que cet événement est organisé en totale ignorance des revendications des éleveurs, qui avaient déjà protesté, notamment devant le salon en 2012 et devant le ministère de l’Agriculture, sans qu’aucune réponse concrète ne soit apportée depuis.
Le communiqué rappelle également que l’ANPC fut la première à lancer cette rencontre professionnelle lorsqu’elle avait organisé, en 1997, la “Journée Nationale du Poulet” à l’Espace Toro à Casablanca.
Par ailleurs, l’association indique que le coût de production du poulet a atteint des niveaux sans précédent au Maroc, le prix du poussin dépassant 17 dirhams l’unité, contre seulement 12 dirhams dans d’autres pays, ce qui a conduit à la faillite de nombreux petits éleveurs. Elle précise toutefois que le prix devrait chuter à 5 dirhams à partir du 27 octobre courant, tout en espérant qu’il ne s’agisse pas d’une baisse conjoncturelle liée uniquement au salon, mais du début d’une véritable amélioration du marché.
L’ANPC appelle également les entreprises d’aliments pour bétail à revoir urgemment leurs tarifs, au vu de la forte baisse des matières premières sur les marchés internationaux, où le prix du maïs est passé de 223 à moins de 160 dollars la tonne, et celui du tournesol de 425 à moins de 300 dollars. Le maintien de tarifs élevés au niveau national, selon elle, aggrave la crise et déséquilibre toute la chaîne de production.
Enfin, le Conseil National de l’association affirme que le boycott demeure l’option la plus appropriée pour exprimer un refus collectif de la situation actuelle, appelant à protéger les petits éleveurs face à une concurrence jugée déloyale, et à mettre en place de véritables réformes permettant de rétablir l’équilibre entre producteur et consommateur, dans l’intérêt de la pérennité du secteur avicole et de la sécurité alimentaire du pays.