L’Élysée a annoncé, mardi 9 septembre 2025, la nomination du ministre des Armées Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, en remplacement de François Bayrou, dont le gouvernement a été renversé la veille à la suite d’un vote de défiance à l’Assemblée nationale. Proche d’Emmanuel Macron et issu de la droite, Lecornu est perçu comme le pari de l’Élysée pour tenter de surmonter la crise politique qui secoue la France.
La présidence a précisé que le chef de l’État a chargé le nouveau Premier ministre de consulter, dans un premier temps, les différentes forces politiques afin de parvenir aux « accords nécessaires » pour les décisions à venir dans les prochains mois, avant de procéder à la formation d’un nouveau gouvernement.
Cette nomination intervient au lendemain d’un scrutin historique qui a mis fin au mandat de Bayrou après seulement neuf mois à Matignon. 364 députés ont voté la défiance, contre 194 soutiens, révélant l’ampleur des divisions au sein de l’Assemblée et les difficultés à faire adopter les réformes. L’opposition avait particulièrement ciblé les mesures de réduction des dépenses publiques défendues par Bayrou.
Lecornu hérite désormais d’une mission ardue : préparer et faire voter le budget de l’an prochain dans un Parlement fracturé. Des négociations difficiles avec les groupes parlementaires sont attendues afin d’éviter un blocage institutionnel qui pourrait menacer la stabilité politique du pays.
La crise intervient dans un climat économique tendu : le coût de l’emprunt pour la France a dépassé celui de l’Italie, longtemps considérée comme le maillon faible de la zone euro. Cette évolution reflète les inquiétudes croissantes des investisseurs face à l’aggravation du déficit public et à l’incertitude politique qui règne depuis la chute du gouvernement Bayrou, en attendant les premières initiatives du nouveau locataire de Matignon.