Par Ramiça El Sahnouni
Dans le flot des journées ordinaires qui passent sans bruit, il nous arrive parfois un moment de réflexion qui perturbe le silence du quotidien, un moment où des questions surgissent, des questions que nous avons retardées ou que nous avons peur de confronter : Pourquoi rêver ? Pourquoi travailler et se fatiguer ? Le rêve a-t-il encore une place dans cette réalité pleine de difficultés ?
Depuis notre enfance, on nous éduque à la persévérance, on nous dit : « Efforce-toi, étudie, tu réussiras ». Mais lorsqu’on se lance dans la vie active, on se heurte à un mur d’obstacles : des opportunités rares, des conditions exagérées, et un marché de l’emploi qui semble afficher un panneau « Interdit d’entrer » devant les compétences. C’est alors que la question se pose : est-ce la fin des rêves ? La jeunesse marocaine est-elle condamnée au désespoir ? Ou bien existe-t-il de nouvelles voies qui méritent d’être explorées ?
Beaucoup de jeunes vivent aujourd’hui dans un état de frustration ; ils étudient, ils se fatiguent, puis, à la première occasion d’emploi, on leur demande des années d’« expérience » qu’ils n’ont pas eu la chance d’acquérir. Un cercle vicieux qui commence et ne finit jamais. Mais est-ce que cela signifie que les portes sont définitivement fermées ? Pas nécessairement.
À l’intérieur du Maroc, il existe des initiatives intéressantes : des formations gratuites, des opportunités numériques, des plateformes de freelances, et des jeunes qui ont commencé de zéro et ont réussi à tracer leurs propres parcours, loin des modèles traditionnels. Ce qui les relie, ce n’était pas la chance, mais la détermination, la volonté d’apprendre, et la capacité à s’adapter.
Le problème, souvent, réside dans la façon dont nous nous voyons et voyons le monde ; nous ne pouvons pas changer la réalité tant que nous pensons avec les outils du passé. Nous devons croire que le succès n’est plus réservé aux voies classiques, et que l’opportunité ne frappera peut-être pas à votre porte, mais elle se présentera sûrement si vous décidez de la chercher.
L’ambition seule ne suffit pas, mais elle est la première étincelle. Quant au rêve, il ne meurt pas… il attend simplement que l’on vienne l’éveiller par la détermination et l’action.