À l’approche d’une nouvelle saison de récolte du cannabis légal, le Maroc poursuit ses avancées rapides pour intégrer cette activité dans l’économie nationale, avec pour objectif de transformer cette culture longtemps associée à l’économie informelle en un véritable levier de développement local et sectoriel.
Selon des sources médiatiques, des données récentes révèlent que le nombre total de produits dérivés du cannabis enregistrés auprès de l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé a atteint 67, dont 26 produits cosmétiques et 41 compléments alimentaires. Cet enregistrement constitue une étape obligatoire garantissant la sécurité et la qualité des produits avant leur commercialisation, que ce soit sur le marché local ou à l’export, reflétant ainsi l’orientation vers une industrie moderne fondée sur l’innovation et la recherche scientifique.
Sur le plan réglementaire, l’Agence nationale de régulation des activités liées au cannabis (ANRAC) a intensifié ses opérations de contrôle, atteignant 2 202 interventions jusqu’en décembre 2024. Ces inspections ont couvert l’ensemble de la chaîne de production, de la culture et l’importation des semences, en passant par le transport et la transformation, jusqu’à la commercialisation et l’exportation, assurant un suivi rigoureux et une stricte conformité aux lois et normes en vigueur.
Côté agriculture, la superficie cultivée avec la variété locale « Beldia » a connu une expansion sans précédent, dépassant 4 400 hectares contre seulement 1 400 hectares lors de la précédente saison, soit une hausse de plus du triple. Ces surfaces ont été réparties entre les provinces de Taounate, Chefchaouen et Al Hoceïma, avec la participation de 4 490 agriculteurs regroupés dans environ 250 coopératives agricoles.
Par ailleurs, 1 340 hectares ont été autorisés pour la culture de variétés importées, bénéficiant à 1 650 agriculteurs regroupés dans 50 coopératives, après obtention des autorisations nécessaires de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) pour l’importation des semences. Cette diversification variétale ouvre la voie à une gamme de produits répondant aux normes de qualité et aux exigences de marchés internationaux en expansion.
Ces éléments traduisent une nouvelle dynamique dans le secteur du cannabis légal au Maroc, dont l’ambition ne se limite plus à assurer un revenu légal et durable aux agriculteurs, mais vise également à bâtir une industrie nationale pionnière, capable de renforcer la compétitivité du Royaume sur le marché mondial des produits dérivés du cannabis destinés aux usages médicaux, cosmétiques et alimentaires.