Le Roi Mohammed VI a renouvelé, dans son discours du Trône, son engagement à bâtir un Maroc solidaire et cohérent, rompant avec la logique du « Maroc à deux vitesses » et plaçant le citoyen au cœur des politiques publiques. Sa Majesté a insisté sur le fait que le développement véritable ne peut être accompli sans l’inclusion de tous les citoyens dans ses fruits, en particulier ceux résidant en milieu rural et dans les zones marginalisées, où nombreux sont encore confrontés à la précarité et à l’exclusion sociale. Cette orientation royale consacre une vision claire visant à réaliser une justice sociale et territoriale, faisant du citoyen un acteur central dans tout projet de réforme.
Le discours royal ne s’est pas limité au constat des inégalités, il a également souligné que les grands projets menés par le Maroc depuis des décennies, qu’ils concernent les infrastructures ou les réformes institutionnelles, ne produiront leurs effets escomptés que s’ils se traduisent concrètement dans la vie des populations. Ainsi, le Souverain a insisté sur la nécessité d’un développement inclusif, équitable et intégré, prenant en compte les résultats du Recensement général de la population et de l’habitat de 2024, et visant à réduire les disparités territoriales et sociales qui menacent l’harmonie nationale.
Fort de ce diagnostic précis, le Roi a chargé le gouvernement de préparer une nouvelle génération de programmes de développement ayant un impact direct sur la vie des citoyens, parmi lesquels le soutien à l’emploi, le renforcement du système éducatif et l’amélioration de la santé publique. C’est un appel clair à dépasser les chiffres et les équations techniques rigides pour adopter des politiques publiques fondées sur la réalité des besoins réels des populations, et qui restaurent la dignité et la place des citoyens dans le processus de construction nationale.
Ce fossé de développement entre régions n’est pas le fruit du hasard, mais résulte d’accumulations longues d’une politique de développement inégale, concentrée sur certains pôles urbains, et dépourvue de justice dans la répartition. La faiblesse de la gouvernance, la centralisation des décisions et la lourdeur bureaucratique ont également freiné la mise en œuvre effective de nombreux programmes sociaux. Sans une réforme profonde de ce modèle, il restera difficile de bâtir la confiance avec les citoyens et de réaliser la cohésion sociale souhaitée.
Ainsi, la mise en œuvre des directives royales exige de dépasser la logique des annonces et des intentions pour s’engager dans des politiques de développement concrètes, évaluées à travers leur impact réel sur le terrain. Il est aujourd’hui nécessaire de mettre en œuvre la régionalisation avancée, d’assurer une répartition équitable des ressources, et de développer des mécanismes de suivi et de reddition de comptes, afin de renforcer la confiance et d’associer responsabilité et contrôle. Il faut également impulser une dynamique de développement nouvelle, fondée sur la participation sociale, la transparence et l’attention portée à l’impact social, garantissant que le citoyen soit un acteur et non un simple bénéficiaire des décisions.
Le discours royal réaffirme l’engagement politique et moral selon lequel le Maroc de demain ne peut se construire que par un développement équitable, garantissant à chaque citoyen le droit à une vie digne et à la participation à la construction de son avenir, quel que soit son lieu de résidence ou sa condition sociale.