Le gouvernement kényan a décidé de serrer la vis face à l’alcoolisme en interdisant désormais la vente d’alcool en ligne, ainsi que sa livraison à domicile. Cette mesure radicale, annoncée mercredi par l’Autorité nationale de lutte contre l’alcoolisme et la toxicomanie (NACADA), vise à restreindre drastiquement l’accès à l’alcool, notamment chez les jeunes, en limitant les canaux de distribution jugés difficilement contrôlables.
Mais les restrictions ne s’arrêtent pas là. Les supermarchés, stations-service, restaurants et plusieurs autres lieux publics sont également concernés par cette nouvelle réglementation. L’objectif affiché par les autorités est de couper court à la banalisation de la consommation d’alcool dans des espaces non spécialisés, en encadrant plus strictement les points de vente et les conditions d’accès.
Autre mesure phare : le relèvement de l’âge légal pour consommer de l’alcool, qui passe de 18 à 21 ans. Cette disposition, saluée par certaines organisations de santé publique, entend renforcer la protection des jeunes adultes, de plus en plus exposés aux risques liés à l’alcoolisation précoce. Elle s’inscrit dans une approche plus rigoureuse de la santé publique, dans un pays où l’abus d’alcool demeure un défi social majeur.
Enfin, les autorités interdisent désormais l’utilisation de célébrités dans les campagnes publicitaires des marques d’alcool, et bannissent le sponsoring d’événements ou d’entités sportives par ces mêmes entreprises. En s’attaquant à la stratégie marketing de l’industrie de l’alcool, Nairobi veut rompre le lien entre notoriété, performance et consommation, tout en limitant l’attrait culturel que peut représenter l’alcool pour une partie de la jeunesse kényane.