Le gouvernement burkinabè a affirmé avoir refusé une proposition de l’administration Trump visant à accueillir sur son territoire des migrants expulsés des États-Unis, en plus de ses propres ressortissants. L’annonce a été faite par le ministre des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, qui a qualifié cette offre d’« indécente » et contraire aux valeurs de dignité prônées par le capitaine Ibrahim Traoré, chef de l’État et dirigeant de la transition.
Cette déclaration intervient peu après la décision de l’ambassade des États-Unis à Ouagadougou de suspendre la majorité de ses services de visa, sans fournir d’explications officielles. Une mesure qui a suscité des interrogations dans la capitale burkinabè quant à ses motivations réelles.
Depuis juillet, plus de quarante personnes expulsées ont déjà été envoyées vers le continent africain. Washington aurait, selon plusieurs sources, conclu des accords confidentiels avec au moins cinq pays, dont l’Eswatini, le Soudan du Sud, le Rwanda et le Ghana, afin d’y transférer certains migrants dans le cadre de déportations dites « vers des pays tiers ».
L’organisation Human Rights Watch affirme que certains de ces États ont bénéficié d’incitations financières de la part du gouvernement américain pour accepter ces migrants, dans le cadre d’arrangements bilatéraux discrets.