Le gouvernement sud-africain a vivement critiqué la décision des États-Unis de donner la priorité aux demandes de réfugiés émanant de ressortissants afrikaners blancs, affirmant que les allégations de « génocide blanc » en Afrique du Sud sont infondées et dépourvues de preuves crédibles.
Les autorités ont rappelé qu’une lettre ouverte publiée récemment par des personnalités afrikaners de premier plan réfutait clairement cette théorie. Certains signataires sont même allés jusqu’à qualifier ce programme américain de politique discriminatoire. Pretoria souligne en outre que le faible nombre d’Afrikaners cherchant à s’installer aux États-Unis démontre qu’ils ne font pas l’objet d’une persécution.
Cette réaction intervient au moment où l’administration du président américain Donald Trump a annoncé la réduction du quota annuel de réfugiés à un niveau historiquement bas, fixé à 7 500 personnes. Washington n’a pas communiqué de chiffres sur le nombre de Sud-Africains blancs admis dans le cadre de ce dispositif.
Les statistiques criminelles sud-africaines ne montrent pas que les Blancs seraient plus touchés par la criminalité violente que les autres groupes raciaux. Plus tôt cette année, Donald Trump avait proposé l’accueil de réfugiés afrikaners après que le président Cyril Ramaphosa a signé une loi autorisant, dans des cas exceptionnels, l’expropriation de terres sans compensation — un sujet hautement sensible dans le pays, où les Blancs détiennent la majorité des terres agricoles alors qu’ils représentent un peu plus de 7 % de la population.
La tension diplomatique n’est pas nouvelle : il y a plusieurs mois, l’ambassadeur d’Afrique du Sud à Washington, Ebrahim Rasool, avait été expulsé après avoir accusé Trump de « mobiliser un discours suprémaciste » et de vouloir « promouvoir une posture de victime blanche ». Lors d’un échange à la Maison-Blanche en mai, Trump avait affirmé que les agriculteurs blancs sud-africains étaient « tués » et « persécutés ».
Le président américain avait également brandi une photo censée montrer des corps de fermiers blancs, mais l’agence Reuters a par la suite identifié l’image comme étant la sienne, prise en République démocratique du Congo. La Maison-Blanche avait aussi diffusé une vidéo présentée comme montrant des tombes de fermiers assassinés ; il s’est ensuite révélé qu’il s’agissait d’images d’une manifestation de 2020 rendant hommage aux agriculteurs tués sur plusieurs années.
Washington n’a pas commenté ces erreurs d’identification.