La présidente de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, a décidé de suspendre cette année les célébrations de la fête nationale prévues le 9 décembre. Cette mesure exceptionnelle intervient après les violences meurtrières qui ont suivi les élections générales du 29 octobre et qui ont profondément marqué plusieurs grandes villes du pays. Selon le Premier ministre Mwigulu Nchemba, les fonds destinés aux festivités seront désormais consacrés à la réparation des infrastructures détruites et à la relance économique des zones affectées.
L’annonce officielle a été faite le 24 novembre 2025, confirmant la réaffectation du budget de la fête nationale. Les manifestations prévues pour le 9 décembre, organisées par des jeunes et des partis d’opposition en mémoire des victimes des violences post-électorales, ont été empêchées par cette décision. Le gouvernement met en avant la nécessité de reconstruire rapidement les infrastructures publiques endommagées, touchant notamment les routes, les bâtiments administratifs et le port stratégique de Dar es Salaam, affecté par les troubles.
Depuis le scrutin, la tension reste élevée dans le pays. Les forces de sécurité ont été accusées d’exactions contre les manifestants, tandis que le gouvernement s’abstient de publier un bilan officiel des victimes. Le porte-parole Gerson Msigwa a dénoncé une « couverture biaisée » de certains médias étrangers et insisté sur l’ouverture d’une commission d’enquête pour éclaircir les événements.
Le Premier ministre Nchemba a appelé à l’unité nationale et au dialogue, exhortant la population à protéger les biens publics et à contribuer à la reconstruction. Il a également insisté sur la participation des entreprises locales afin de relancer l’économie et créer des emplois pour les jeunes Tanzaniens, soulignant que la protection des infrastructures et des ressources naturelles est essentielle pour l’avenir du pays.