La plus ancienne peste de l’histoire : une étude révèle la carte des maladies humaines depuis 37 000 ans

Dans une avancée scientifique majeure, une étude approfondie a révélé la toute première preuve génétique de la présence de la bactérie responsable de la peste il y a environ 5 500 ans. Cette découverte repose sur l’analyse de l’ADN de plus de mille individus ayant vécu à travers l’Eurasie sur une période de 37 000 ans. Publiée le mercredi 9 juillet 2025 dans la revue Nature, l’étude dresse pour la première fois une carte détaillée des maladies ayant touché l’humanité depuis la préhistoire, révélant comment les épidémies ont façonné le destin des sociétés humaines.

Les chercheurs ont analysé l’ADN extrait des os et des dents de 1 313 personnes ayant vécu entre le Paléolithique et le XIXe siècle, réparties entre l’Europe et l’Asie. Les plus anciennes traces remontent à près de 37 000 ans. L’étude a également mis en évidence les premières infections zoonotiques — maladies transmises des animaux aux humains — apparues il y a environ 6 500 ans, coïncidant avec l’essor de l’agriculture et de l’élevage.

Selon le professeur Eske Willerslev, des universités de Cambridge et de Copenhague, les résultats confirment les hypothèses liant l’adoption du mode de vie agricole à l’émergence de nouvelles vagues épidémiques. Le contact étroit avec les animaux n’a pas seulement favorisé la transmission de maladies, mais aurait aussi entraîné l’effondrement de certaines civilisations, provoqué des migrations massives et induit des changements génétiques notables chez les humains. Parmi les découvertes majeures figure la plus ancienne trace connue de Yersinia pestis, la bactérie responsable de la peste, prouvant que le tristement célèbre « mort noire » du Moyen Âge plonge ses racines bien plus loin dans l’histoire.

L’étude a également identifié des traces de diphtérie datant de 11 000 ans, d’hépatite B remontant à 9 800 ans, et de paludisme à environ 4 200 ans, constituant un inventaire impressionnant de 214 agents pathogènes chez les humains préhistoriques. Pour la professeure Astrid Iversen de l’université d’Oxford, la domestication des animaux il y a environ 5 000 ans a joué un rôle crucial dans la propagation des maladies zoonotiques. Ce rapprochement constant entre humains et bétail a créé un environnement propice à la transmission d’agents infectieux, influençant profondément l’évolution biologique et sociale de l’humanité.

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