Robert Redford est décédé mardi 16 septembre 2025 dans son sommeil, à son domicile de Sundance, dans l’Utah. Il avait 89 ans. Sa disparition provoque une émotion profonde, tant pour son immense contribution au cinéma que pour ses combats en faveur de causes sociales, environnementales et politiques.
Artiste au charme indéniable, Redford avait le don de rendre accessibles et poignantes des histoires lourdes : le deuil, la corruption politique, le pouvoir et ses dérives. Des films comme All the President’s Men (sur le Watergate), The Sting ou encore The Great Gatsby ont permis d’associer son nom non seulement à des récits de divertissement, mais aussi à des œuvres à forte dimension critique. Par son talent et sa célébrité, il aidait ces sujets sérieux à trouver un écho auprès du grand public.
Mais ce n’était pas seulement à travers les rôles qu’il véhiculait ses convictions. Redford a fondé le Sundance Institute et son festival, qui deviendront un pilier du cinéma indépendant. Par cette initiative, il offrait une plateforme pour des voix souvent marginalisées, des cinéastes émergents proposant des récits engagés ou des approches non conformistes. Sur le plan politique, il était un défenseur actif de l’environnement, des droits des peuples autochtones, des droits LGBT et de la liberté artistique.
Redford ne se contentait pas de soutenir des causes : il prenait position sur des enjeux contemporains. Il dénonçait, par exemple, ce qu’il percevait comme des atteintes à la liberté de la presse, au respect de la vérité, ou à la préservation de l’environnement. Ces prises de position le plaçaient clairement parmi les artistes engagés à gauche, même s’il n’était pas idéologiquement sectaire : ses engagements portaient souvent sur des principes universels de justice, d’équité, de responsabilité.
Avec sa disparition, la gauche américaine et mondiale perd une figure qui incarnait la convergence art et militantisme. Robert Redford laisse un héritage double : celui de grands films qui continueront de parler aux générations futures, et celui d’un modèle de célébrité responsable — un homme qui croyait que le talent artistique s’accompagne d’une responsabilité envers la société. Plus que jamais, ses combats — pour la nature, la culture, les droits humains — apparaissent urgents. Son départ invite à réfléchir à la manière dont les artistes peuvent non seulement raconter le monde, mais aussi le changer.