La Libye relance ses élections municipales malgré les divisions

La Libye poursuit progressivement son processus électoral avec la tenue de la troisième phase des élections municipales, qui concerne les 16 dernières municipalités du pays. Ce nouveau cycle a été organisé dans des conditions particulières, notamment pour des raisons de sécurité, dans certaines régions encore marquées par l’instabilité.

La première phase, achevée en novembre 2024, avait couvert 58 des 143 municipalités libyennes. La deuxième, organisée en août dernier, avait permis d’élire les conseils locaux dans 33 des 49 municipalités prévues. Cette dernière étape vise à compléter le renouvellement des instances locales, un enjeu crucial pour la relégitimation du pouvoir administratif à l’échelle territoriale.

La Commission électorale nationale a confirmé qu’elle suivait de près le processus de vote, de tri et de dépouillement dans les différentes municipalités concernées. Elle a également salué la mobilisation des électeurs et la participation des observateurs nationaux, malgré les contraintes sécuritaires.

Le Premier ministre du gouvernement d’union nationale, Abdul Hamid Dbeibah, a qualifié la reprise de ces scrutins d’« étape importante », estimant qu’elle prouvait que les Libyens « pouvaient pratiquer la démocratie efficacement et pacifiquement ». De son côté, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL) a salué « la coopération entre la Commission électorale et les autorités compétentes » et qualifié cette avancée de « pas significatif vers la restauration de la légitimité des institutions locales ».

Cependant, le pays demeure profondément divisé. Deux gouvernements se disputent toujours le pouvoir : celui d’union nationale, basé à Tripoli et dirigé par Abdul Hamid Dbeibah, qui contrôle l’ouest du pays, et un exécutif parallèle, nommé en 2022 par la Chambre des représentants, dirigé par Osama Hammad et basé à Benghazi, qui administre l’est et une partie du sud.

Dans ce contexte de dualité politique et institutionnelle, ces élections locales sont perçues comme un test grandeur nature. Elles pourraient rouvrir la voie à des scrutins nationaux longtemps reportés — législatifs et présidentiels —, permettant ainsi de sortir du cycle d’impasse politique qui mine la Libye depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

Malgré les tensions et les rivalités persistantes entre les camps de l’Est et de l’Ouest, de nombreux Libyens voient dans ces élections municipales un signe d’espoir, une première étape vers la réunification du pays et la reconstruction d’un État fondé sur la légitimité démocratique.

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