La flottille internationale de la résistance poursuit sa traversée vers la bande de Gaza, malgré l’interception de plusieurs de ses bateaux par la marine israélienne dans la soirée du mercredi 1er septembre 2025. Les organisateurs ont affirmé jeudi matin qu’environ 30 embarcations sur 45 continuaient à naviguer à 46 milles nautiques de Gaza, transportant des militants venus de plus de 40 pays, parmi lesquels des figures connues comme l’activiste suédoise Greta Thunberg, filmée par les autorités israéliennes alors qu’elle rassemblait ses affaires, entourée de soldats armés.
Selon des sources médiatiques, le Palestinien Saïf Abou Kachk, porte-parole de la flottille, a souligné que les bateaux étaient « déterminés à aller de l’avant pour briser le blocus », malgré ce qu’il a qualifié « d’attaques répétées ». Il a rappelé que l’objectif était avant tout humanitaire, accusant la communauté internationale d’être responsable de la protection des militants et de la libération des détenus, dont l’interception a été décrite par des ONG comme un « assaut illégal contre des humanitaires désarmés ».
Ces événements ont suscité de vives réactions internationales. Le président colombien Gustavo Petro a annoncé l’expulsion de la mission diplomatique israélienne et l’annulation de l’accord commercial, dénonçant une « crime international ». La Turquie a qualifié l’action d’« acte terroriste ». De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exhorté Israël à garantir la sécurité des participants et leur retour. En Italie, de grandes villes comme Rome et Naples ont vu éclater des manifestations massives, et des syndicats ont appelé à une grève générale vendredi en solidarité avec la flottille.
La flottille, partie d’Espagne début septembre, compte parmi ses participants la députée européenne française Rima Hassan, Mandela Mandela (petit-fils du leader sud-africain), ainsi que Ada Colau, ancienne maire de Barcelone. Hassan a diffusé en direct sur Instagram l’instant où la marine israélienne a pris d’assaut son bateau, avant de jeter son téléphone à la mer.
Dans le même temps, certains gouvernements européens ont adopté une position prudente. L’Italie et l’Espagne ont déployé des navires militaires pour accompagner la flottille, mais se sont arrêtés à la limite maritime imposée par Israël (150 milles de Gaza), exhortant les militants à ne pas franchir cette zone. Madrid a précisé que sa frégate n’entrerait pas dans l’espace interdit, tandis que la marine italienne a averti par radio les embarcations de renoncer à leur mission.
La flottille transporte une aide humanitaire urgente composée de lait infantile, de denrées alimentaires et de fournitures médicales. Ses organisateurs insistent sur le fait qu’il s’agit d’une initiative pacifique et non violente, destinée à répondre à la famine et aux conséquences de la guerre à Gaza. Cette tentative intervient après la saisie par Israël de deux navires humanitaires en juin et en juillet derniers, à bord desquels se trouvaient déjà Greta Thunberg et Rima Hassan, ce qui illustre la persistance des tensions entre initiatives civiles de soutien et le blocus de Gaza imposé depuis de longues années.