La Chine met en garde contre le monopole de l’intelligence artificielle et appelle à un équilibre mondial entre développement et sécurité

Dans un contexte de course acharnée entre grandes puissances pour la domination dans le domaine de l’intelligence artificielle, le Premier ministre chinois Li Qiang a lancé, depuis Shanghai, un appel en faveur d’un équilibre mondial entre développement technologique et sécurité. Lors de l’ouverture de la Conférence mondiale sur l’intelligence artificielle, le 25 juillet 2025, il a insisté sur la nécessité de parvenir à un consensus international qui permette à tous les pays, notamment ceux en développement, de bénéficier de l’IA sans monopole ni contraintes politiques ou économiques.

Li a annoncé que la Chine soutenait la création d’un organisme international dédié à la coopération en matière d’IA, et plaidé pour l’usage accru des logiciels open source afin de réduire la fracture numérique. Il a mis en garde contre les monopoles technologiques et les barrières artificielles qui, selon lui, risquent de confisquer les bénéfices de l’IA à une poignée de pays et d’entreprises, au détriment du reste du monde.

À l’opposé, les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, ont adopté une position plus rigide, en promouvant une stratégie d’hégémonie technologique et de dérégulation en faveur du secteur privé, rompant avec les politiques plus restrictives de Joe Biden. Washington et Londres ont refusé de signer des engagements internationaux en faveur d’une IA « éthique » et « inclusive », craignant de freiner un marché en pleine expansion.

L’inquiétude face aux risques liés à l’accélération de l’IA a aussi été exprimée lors de la conférence. Le prix Nobel Geoffrey Hinton a comparé l’IA à un « tigre en devenir », soulignant le manque de conscience collective de ses dangers futurs. De son côté, le secrétaire général de l’ONU António Guterres a affirmé que l’instauration de règles de gouvernance efficaces constituera un test crucial pour la coopération internationale dans les décennies à venir. Pendant ce temps, les tensions augmentent autour des restrictions américaines à l’exportation de puces électroniques, redessinant les équilibres de puissance autour de la maîtrise de cette technologie révolutionnaire.

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