Les autorités chinoises ont pris des mesures cette semaine pour tenter d’enrayer la propagation du chikungunya, un virus transmis par les moustiques et connu pour provoquer de fortes fièvres, des douleurs articulaires aiguës, et parfois des complications neurologiques. Selon un communiqué du ministère de la Santé, plus de 7 000 cas ont été recensés à ce jour, majoritairement concentrés dans la ville industrielle de Foshan, dans la province du Guangdong, au sud du pays. C’est la première fois que la Chine fait face à une épidémie de cette ampleur, dans une région particulièrement dense et exposée aux flux commerciaux.
Face à la montée rapide des contaminations, les autorités locales ont lancé une campagne de démoustication d’envergure, mobilisant des équipes sanitaires pour pulvériser des insecticides dans les zones urbaines les plus touchées. Les écoles et usines de certains districts ont été temporairement fermées, tandis que des centres de soins d’urgence ont été installés pour accueillir les patients souffrant de symptômes sévères. Les autorités sanitaires appellent la population à éviter les eaux stagnantes et à utiliser des répulsifs, en particulier dans les zones résidentielles à forte densité.
Le gouvernement chinois a également renforcé sa coopération avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour surveiller l’évolution de l’épidémie et évaluer les risques de propagation à d’autres provinces ou à l’étranger. Des experts internationaux ont été invités à se rendre sur place afin de partager leur expertise sur la gestion des maladies vectorielles. Plusieurs hôpitaux universitaires de Canton et de Shenzhen ont d’ores et déjà commencé à mener des recherches sur les souches virales isolées à Foshan, dans l’espoir de mieux comprendre les causes de cette flambée inattendue.
Si le chikungunya n’est généralement pas mortel, il peut engendrer des douleurs articulaires chroniques durant plusieurs mois, voire des années, chez certains patients. Dans un contexte de forte mobilité estivale, les autorités chinoises redoutent une extension de l’épidémie vers d’autres zones urbaines. Pékin appelle à la vigilance et rappelle que la lutte contre ce type de virus repose avant tout sur la prévention, la rapidité de diagnostic, et l’implication active de la population dans les mesures d’hygiène et de protection.