La chaîne Al Jazeera Balkans a officiellement cessé d’émettre ce samedi 12 juillet 2025, mettant fin à près de quatorze années de diffusion. L’annonce a été faite au cours du journal de la mi-journée, dans lequel la présentatrice Dalia Hasanbegović a adressé un message émouvant au public : C’était le dernier bulletin d’informations d’Al Jazeera Balkans. Merci pour votre confiance durant ces quatorze années. La chaîne, qui s’était imposée comme une fenêtre d’information unique dans la région des Balkans, tire ainsi sa révérence dans un climat d’émotion et d’incertitude.
Malgré les interrogations soulevées par les médias internationaux, la direction de la chaîne n’a fourni aucune explication officielle quant aux raisons de cette fermeture soudaine. Des sources locales et des syndicats de journalistes ont toutefois évoqué des difficultés financières comme principal motif de l’arrêt. Depuis son lancement en novembre 2011 à Sarajevo, Al Jazeera Balkans a représenté une première expérience médiatique régionale post yougoslave, diffusant ses programmes dans une langue unifiée dérivée du serbo croate, à destination d’un public réparti entre la Bosnie-Herzégovine, la Serbie, la Croatie, le Monténégro et la Slovénie.
Employant près de 200 journalistes et techniciens issus de divers pays de la région, la chaîne s’était forgé une identité pluraliste dans un paysage médiatique souvent dominé par les tensions historiques et les sensibilités nationales. Son approche transfrontalière, portée par une ligne éditoriale indépendante, avait contribué à faire d’elle une plateforme de référence, respectée pour son professionnalisme et sa capacité à dépasser les clivages régionaux.
Plusieurs organisations de journalistes ont exprimé leur regret face à cette disparition. Dans un communiqué commun, l’Association des journalistes croates et le Syndicat des journalistes de Croatie ont estimé que sa fermeture constitue une perte démocratique dans des sociétés où le pluralisme médiatique est fragile ou inexistant . De son côté, l’association bosnienne BH Novinari a souligné que les téléspectateurs se trouvent désormais privés d’une source d’information fiable .
