Julius Malema reconnu coupable de violation de la loi sur les armes à feu

Le leader sud-africain Julius Malema, chef du parti d’opposition Economic Freedom Fighters (EFF), a été reconnu coupable mercredi d’avoir enfreint la législation sur le contrôle des armes à feu. Ce verdict relance la controverse autour d’une personnalité politique aussi influente que clivante.

L’affaire remonte à 2018, lorsqu’une vidéo devenue virale l’avait montré tirant avec un fusil lors du cinquième anniversaire de son parti, organisé dans la province du Cap-Oriental. À l’origine de la plainte déposée contre lui, le groupe de pression afrikaner Afriforum avait exigé que la justice enquête sur cet incident. Pour sa défense, Malema avait affirmé qu’il s’agissait d’une arme factice, mais la magistrate Twanet Olivier a rejeté cette version, la jugeant non crédible. Son ancien garde du corps, Adriaan Snyman, accusé de lui avoir remis l’arme, a été acquitté, ce qui a poussé Malema à dénoncer un jugement à caractère raciste, soulignant que Snyman est blanc.

L’opposant charismatique encourt jusqu’à 15 ans de prison, bien qu’aucune peine minimale ne soit prévue par la loi, ce qui laisse à la magistrate une large marge de manœuvre. La date du jugement a été fixée au 23 janvier 2026. Malema a déjà annoncé qu’il ferait appel de cette condamnation, quitte à saisir la Cour constitutionnelle.

Depuis la création des EFF en 2013, Julius Malema s’est imposé comme l’une des figures les plus polarisantes de la vie politique sud-africaine. Son parti, quatrième force nationale avec 9 % des voix lors des élections générales de 2024, prône l’expropriation sans compensation des terres appartenant à des Blancs ainsi que la nationalisation des mines et des banques. Ce programme radical séduit une partie de la jeunesse noire mais suscite également une hostilité profonde au sein de larges segments de la société.

Cette condamnation survient alors que Malema continue d’incarner une contestation populiste qui dépasse les frontières sud-africaines. L’an dernier, son image avait été projetée par l’ancien président américain Donald Trump lors d’une rencontre tendue avec Cyril Ramaphosa, dans le cadre de propos mensongers sur un prétendu « génocide des Blancs ». Plus que jamais, Julius Malema cristallise passions et tensions. Le 23 janvier prochain, la justice dira s’il sortira fragilisé de cette affaire ou s’il parviendra, une fois de plus, à transformer l’adversité en capital politique.

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