Haïti en chute libre : l’ONU alerte sur une crise des droits humains hors de contrôle

La situation en Haïti bascule dans une spirale de violences incontrôlées. Lors d’un point presse vendredi, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, a tiré la sonnette d’alarme sur « l’extrême gravité » des atteintes aux droits humains dans ce pays des Caraïbes, aujourd’hui submergé par la violence des gangs. Entre avril et juin 2025, au moins 1 520 personnes ont été tuées et plus de 600 blessées dans des affrontements armés, selon les données de l’ONU. À ce bilan macabre s’ajoutent 185 enlèvements et 628 cas de violences sexuelles, rapportés pour cette même période.

Ces chiffres glaçants s’inscrivent dans une trajectoire tragique : depuis octobre 2024, plus de 4 800 personnes ont été tuées à travers le pays. Dans un silence presque résigné de la communauté internationale, des centaines d’Haïtiens continuent chaque mois d’être mutilés, kidnappés, violés ou vendus dans des réseaux de traite humaine. Plus de 1,3 million de personnes ont été déplacées par la terreur au cours des dernières années, fuyant des quartiers entiers désormais aux mains de milices armées.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) appelle à un soutien immédiat et renforcé afin d’intensifier la réponse humanitaire sur le terrain. « Il est urgent de protéger les plus vulnérables », a déclaré Farhan Haq, insistant sur la nécessité de ressources accrues pour enrayer cette catastrophe humaine qui, chaque jour, s’aggrave dans l’indifférence.

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, Haïti n’a connu ni élections générales, ni retour à une gouvernance légitime. L’État s’est effondré, laissant place à un vide sécuritaire exploité par des gangs surarmés qui dictent leur loi à Port-au-Prince et dans plusieurs régions. À mesure que s’éloigne toute perspective politique, Haïti se transforme en un théâtre de guerre urbaine, où les civils sont les premières victimes et où les droits humains ne sont plus qu’un souvenir en lambeaux.

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