La Guinée tiendra une élection présidentielle le 28 décembre prochain, la première depuis la prise de pouvoir du général Mamadi Doumbouya à la faveur d’un coup d’État en 2021. L’annonce a été faite samedi à la télévision nationale, à travers un décret officiel, après la validation par la Cour suprême d’un référendum ouvrant la voie à une éventuelle candidature du chef de la junte.
Depuis 2021, le pays partage avec plusieurs voisins ouest-africains l’expérience de régimes militaires, freinant le retour à un ordre démocratique civil. Le général Doumbouya avait pourtant accepté en 2022 d’engager une transition démocratique. Mais le non-respect de la date butoir du 31 décembre 2024 a déclenché une vague de manifestations de l’opposition, paralysant la capitale Conakry.
Initialement, le chef de l’État avait assuré ne pas vouloir briguer la présidence. Toutefois, l’adoption récente d’une nouvelle constitution change la donne : elle autorise désormais les membres de la junte à se présenter, tout en allongeant la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, renouvelable deux fois.
Dans ce contexte tendu, le scrutin de décembre apparaît comme un test crucial pour l’avenir démocratique de la Guinée, mais aussi pour la stabilité de toute l’Afrique de l’Ouest, déjà fragilisée par une succession de putschs militaires.