Le président de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a officialisé vendredi sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 23 novembre prochain. Contrairement à son élection de 2019, le chef de l’État briguera un second mandat en indépendant, porté par un nouveau mouvement baptisé « Avancer ensemble ». Il se dit prêt à accueillir le soutien de toutes les forces politiques et organisations de la société civile, affichant la volonté de dépasser les clivages partisans.
Cette annonce a été faite à l’occasion de l’installation de Braima Camara au poste de Premier ministre, nommé jeudi en remplacement de Rui Barros, limogé le même jour. Ce changement à la tête du gouvernement, perçu comme stratégique à quelques mois du scrutin, illustre la volonté d’Embalo de consolider ses appuis politiques dans un climat institutionnel fragile.
Le président sortant avait déjà surpris en mars dernier en revenant sur sa promesse de ne faire qu’un seul mandat. Cette volte-face nourrit les accusations d’opportunisme de la part de l’opposition, qui conteste par ailleurs sa légitimité. Ses adversaires affirment que son mandat a expiré en février, ouvrant un bras de fer politique qui pourrait peser sur la campagne à venir.
Réélu ou non, Umaro Sissoco Embalo devra mener bataille sur un terrain électoral marqué par de fortes tensions et une méfiance persistante d’une partie de la population. Sa stratégie de campagne, centrée sur l’unité nationale et le dépassement des clivages, sera mise à l’épreuve dans un pays où les crises politiques à répétition ont souvent eu raison des ambitions présidentielles.