Guerre au Soudan : enquête sur les atrocités à El-Fasher, al-Burhan rencontre les survivants

Le président du Conseil souverain du Soudan, Abdel Fattah al-Burhan, s’est rendu samedi à Al-Dabba, dans le nord du pays, pour rencontrer des civils déplacés après la chute d’El-Fasher aux mains des Forces de soutien rapide (FSR). Selon l’agence de presse officielle SUNA, le dirigeant a inspecté les centres d’accueil installés pour les réfugiés internes et réaffirmé l’engagement de son gouvernement à leur garantir des conditions de vie dignes. « Le gouvernement place la question des déplacés au sommet de ses priorités », a-t-il assuré lors de sa visite.

La ville d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, est tombée le 26 octobre après plusieurs semaines de combats intenses. D’après des organisations locales et internationales, les FSR y ont commis des massacres de civils et pillé l’hôpital saoudien, où plus de 450 personnes ont été tuées selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Des images satellites et des témoignages concordants de survivants font état de destructions massives, malgré les démentis persistants des paramilitaires.

Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre dévastatrice opposant l’armée régulière, commandée par al-Burhan, aux Forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Daglo, dit Hemedti. Le conflit a déjà fait au moins 40 000 morts et provoqué l’exode de près de 13 millions de personnes, selon l’OMS. Aujourd’hui, près de la moitié de la population soudanaise vit dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë.

Dans les camps de fortune du nord et de l’ouest du pays, des dizaines de milliers de déplacés s’entassent dans des conditions précaires, souvent sans accès suffisant à l’eau, aux soins ni à l’alimentation. Les organisations humanitaires alertent sur le risque d’épidémies et de famine, tandis que les aides internationales restent limitées par l’insécurité et les restrictions d’accès.

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme a de son côté averti que de nombreuses personnes demeurent encore piégées dans les zones de combats, exposées à des violences extrêmes et à une pénurie croissante de nourriture et de médicaments. Malgré les promesses de soutien d’al-Burhan, la crise humanitaire au Soudan ne cesse de s’aggraver, alimentée par un conflit dont l’issue semble toujours hors de portée.

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