GenZ, prière de rester Zen et pacifique !

La Génération Z a choisi la rue pour dire ce que trop longtemps on a préféré ignorer : le silence n’est plus une option, le report n’est plus tenable. Dans leurs voix s’élève un appel limpide à la justice sociale, à l’équité et à la dignité. Des revendications simples, justes, universelles. Elles ne demandent pas d’explications, seulement une reconnaissance claire et une volonté politique ferme d’y répondre.

Ce mouvement n’est pas une menace. Sa vraie puissance ne réside pas dans l’excès de la colère, mais dans la force tranquille de la non-violence. Chaque vitrine épargnée, chaque slogan pacifique, chaque marche disciplinée donne à cette jeunesse une légitimité que rien ne peut briser. L’avenir de ce combat ne se joue pas dans le chaos, mais dans la préservation de sa clarté et de sa dignité.

Face à cela, l’attitude du gouvernement intrigue autant qu’elle inquiète. Communiqués creux, promesses évasives, posture distante : tout concourt à creuser le fossé au lieu de le combler. Le Maroc n’a pas besoin de formules rassurantes, mais d’une parole sincère et d’actions concrètes. Ce pays n’a pas besoin de ministres enfermés derrière leurs écrans, mais de responsables ancrés dans le réel, capables de toucher du doigt les blessures de la société.

Car si, dès le départ, l’État avait surveillé ce qui se joue dans nos hôpitaux, où certains vigiles s’érigent en figures d’autorité au-dessus des médecins ; s’il avait redonné à l’école publique sa vocation d’ascenseur social et de pilier d’égalité, nous ne serions pas aujourd’hui devant une fracture aussi béante. Les électeurs n’ont pas confié leur voix à des gestionnaires de PowerPoint, mais à des femmes et des hommes supposés affronter le terrain, avec courage et lucidité. Les problèmes du Maroc ne se règlent pas dans des rapports glacés ni dans des chiffres enjolivés, mais par le dialogue direct et l’action déterminée.

Le temps presse. L’Histoire ne pardonne pas les rendez-vous manqués. À force de différer, on laisse s’envenimer les plaies et s’éloigner la confiance. Comme le dit avec justesse le proverbe marocain : « Li frte ykrte » — qui néglige finira par payer le prix. Et le prix de l’inaction, cette fois, pourrait bien être l’avenir lui-même.

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