Face à la faim et aux violences, les États-Unis tendent la main au Nigeria

Yany Biel poses for a portrait at a distribution where project participants received their food entitlements following the completion of work on a road in Tindiir, Duk County, Jonglei State, South Sudan, May 2, 2021. « I didn’t have any food in my house, but now I have this food from CRS. I will be able to provide something for my family, and my children will have something to eat when they come home from school, » she said. As part of the Catholic Relief Services (CRS) led Resilience and Food Security Program (RFSP), communities can take part in food-for-assets projects aimed at building or fixing infrastructure in their communities like roads, flood dikes, schools, health clinics and water ponds. In return for 20 days of working 4 hours per day, project recipients receive a stock of sorghum, yellow split peas and cooking oil. RFSP, funded by USAID, aims at improving food security and helping conflict-affected communities build up resilience to shocks such as floods, drought and conflict. The RFSP provides an integrated set of interventions that include building resilience, creating productive assets, improving livelihoods, fostering savings and loans access, maternal and child nutrition, WASH, trauma awareness, social cohesion, adult literacy and engaging unemployed youth. Photo by Will Baxter/Catholic Relief Services

Washington a annoncé l’octroi d’une aide humanitaire de 32,5 millions de dollars au Nigeria, un geste exceptionnel depuis le virage opéré par la politique étrangère américaine sous Donald Trump. Cette enveloppe vise à endiguer la crise alimentaire qui ravage le nord du pays, où l’insécurité persistante et les restrictions budgétaires ont exacerbé une situation déjà critique.

Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), plus de 1,3 million de Nigérians risquent de manquer de nourriture. Dans l’État de Borno, vingt-sept cliniques sont menacées de fermeture, faute de ressources. En juillet dernier, l’agence onusienne avait déjà suspendu une partie de ses opérations dans plusieurs pays africains, faute de financements, conséquence directe du désengagement américain. Cette annonce marque donc une inflexion significative, à un moment où les stocks alimentaires s’épuisent et où la malnutrition progresse dangereusement.

Le financement devrait permettre d’assister environ 764 000 personnes particulièrement vulnérables. Femmes enceintes, mères allaitantes et enfants recevront des compléments nutritionnels adaptés, ainsi qu’un accès à des bons alimentaires électroniques. Ces mesures visent à renforcer la résilience des communautés les plus exposées et à limiter l’impact d’une crise qui s’enracine dans la durée.

Mais l’urgence humanitaire se double d’un drame sécuritaire. Les attaques armées se sont intensifiées dans le nord et le centre du Nigeria, faisant au moins 150 morts au mois de juin. Dans le nord-est, l’insurrection a déjà coûté la vie à quelque 35 000 civils et déplacé plus de deux millions de personnes. Dans ce contexte, l’aide américaine apparaît comme un sursis vital, sans toutefois constituer une réponse suffisante face à l’ampleur du défi.

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