Il y a de plus en plus d’indications à Washington qu’une désescalade dans la guerre commerciale avec Pékin est imminente, suite aux déclarations optimistes de hauts responsables américains, notamment du secrétaire au Trésor Scott Besant, qui a confirmé lors d’une réunion à huis clos avec des investisseurs que l’escalade actuelle des tarifs douaniers est « insoutenable » et qu’une désescalade est « très proche ». Le conseiller présidentiel américain Peter Navarro a également évoqué la possibilité de conclure 90 nouveaux accords commerciaux pendant la pause de Trump sur les tarifs douaniers plus stricts, notant que 75 pays ont exprimé leur intérêt à conclure de nouveaux accords commerciaux avec les États-Unis dès que possible.
Un rapport du Wall Street Journal a révélé mercredi 23 avril 2025 que l’administration Trump envisage de réduire les droits de douane élevés sur les importations chinoises, dans certains cas de plus de moitié, pour tenter d’apaiser les tensions avec Pékin qui ont perturbé le commerce et les investissements mondiaux. Le journal a rapporté que le président Trump n’a pas encore pris de décision finale, ajoutant que les discussions restent floues et que plusieurs options sont sur la table. Un haut responsable de la Maison Blanche a déclaré que les tarifs douaniers imposés à la Chine devraient probablement être réduits entre 50 et 65 %.
En revanche, la Chine a catégoriquement nié jeudi 24 avril 2025 l’existence de négociations commerciales en cours avec les États-Unis, en réponse claire aux déclarations de Trump et de ses responsables. Le ministère chinois du Commerce a déclaré qu’« aucune négociation n’est actuellement en cours » et que les déclarations américaines ne sont que des « spéculations sans fondement ». Pékin a également averti que « la pression et le chantage » étaient inutiles, soulignant que sa position de négociation n’était ouverte que sur la base du respect mutuel. La Chine a également exprimé sa consternation face à l’entrée en négociations commerciales d’autres puissances occidentales avec Washington, appelant l’Union européenne et la Grande-Bretagne à défendre les règles du commerce mondial.
Malgré cette forte divergence dans les déclarations, les marchés mondiaux ont connu une reprise significative, coïncidant avec un adoucissement du ton de la rhétorique américaine et les allusions de Trump à une révision de sa position sur les tarifs douaniers imposés à la deuxième économie mondiale. Son retrait de sa menace de limoger le président de la Réserve fédérale a également renforcé la confiance des investisseurs, ce qui a conduit à une amélioration des performances du marché boursier, à un retour progressif de l’appétit pour le risque et à une baisse de la demande d’actifs refuges comme l’or. Les attentes ont également augmenté quant à une baisse imminente des taux d’intérêt par un certain nombre de grandes banques centrales à travers le monde.
D’un autre côté, les observateurs estiment que l’apaisement du conflit commercial entre les deux plus grandes économies du monde aura des effets positifs sur le commerce international en réduisant les tensions géopolitiques, en abaissant les coûts de production et en revitalisant les chaînes d’approvisionnement. Les pays en développement, notamment en Afrique et en Asie, pourraient également voir dans ce dégel une opportunité de stimuler leurs exportations et de s’engager plus largement dans les chaînes commerciales mondiales. Toutefois, des inquiétudes subsistent quant à la volatilité potentielle des devises et des prix du marché, compte tenu de l’incertitude entourant les prochains cycles de négociations et du manque de clarté quant à savoir si les déclarations américaines représentent une approche officielle ou simplement une tentative d’apaiser les craintes du marché.
