Égypte : mégaprojets ambitieux et réalités économiques contrastées

Le gouvernement égyptien multiplie les annonces d’investissements massifs pour stimuler la croissance. La dernière en date : un partenariat avec le Qatar portant sur un projet touristique et résidentiel de 29,7 milliards de dollars sur la côte méditerranéenne.

Présenté comme « l’un des plus ambitieux du bassin méditerranéen », le programme prévoit des complexes hôteliers, une marina ainsi que des infrastructures énergétiques. Pour le président Abdel Fattah al-Sissi, il s’agit de prouver que l’Égypte demeure une destination attractive, malgré une crise monétaire persistante.

Mais la prudence reste de mise. « Le risque est que ces mégaprojets absorbent les liquidités sans impact rapide et significatif sur l’emploi », avertit l’économiste Mahmoud Saber.

Parallèlement, la livre égyptienne a reculé de 12 % en 2025, tandis que l’inflation a atteint 31 %. Le pays importe la majorité de son blé et reste fortement dépendant du financement international, notamment d’un programme de 3 milliards de dollars du FMI et de l’appui financier des pays du Golfe.

Pour diversifier ses revenus, le gouvernement mise sur l’expansion du secteur gazier et l’exploration de nouveaux blocs offshore en mer Rouge, dans l’espoir d’augmenter ses exportations vers l’Europe.

Sur le plan diplomatique, Le Caire continue de jouer un rôle central dans les négociations autour de Gaza. L’ambassadeur Ahmed Aboul Gheit a confirmé l’existence d’un projet d’accord humanitaire, sous supervision conjointe de l’Union africaine et des Nations unies.

Reste une question essentielle : l’Égypte pourra-t-elle convertir ses grands chantiers et son activisme diplomatique en bénéfices économiques tangibles, ou son modèle demeure-t-il trop dépendant de la dette et du capital du Golfe ?

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