Le militant égypto-britannique Alaa Abdel Fattah a bénéficié lundi d’une grâce présidentielle après plus de cinq années passées en détention. Il avait été arrêté en septembre 2019 pour une publication sur les réseaux sociaux dénonçant les violences policières, un message qui lui avait valu une lourde condamnation.
Son nom figurait parmi une liste de sept détenus pour lesquels le Conseil égyptien des droits de l’Homme avait récemment soumis une pétition de clémence. Cette décision intervient après une longue mobilisation de sa famille et de plusieurs ONG internationales. Sa mère, l’universitaire et militante Laila Soueif, avait mené une grève de la faim de dix mois pour réclamer sa libération, allant jusqu’à camper des semaines durant devant le ministère britannique des affaires étrangères et à proximité de Downing Street afin de médiatiser le sort de son fils.
Le cas d’Alaa Abdel Fattah avait également suscité de vives tensions diplomatiques. Le Royaume-Uni, dont il possède la nationalité, avait exercé à plusieurs reprises des pressions sur Le Caire pour obtenir sa libération, mobilisant tant les canaux bilatéraux que les tribunes internationales.
Si la grâce présidentielle marque un tournant dans cette affaire emblématique de la répression des voix dissidentes en Égypte, la date exacte du retour d’Alaa Abdel Fattah au Royaume-Uni n’a pas encore été communiquée. Reste que sa libération est perçue comme une victoire symbolique pour le mouvement des droits humains et un signal politique attendu, alors que Le Caire tente d’améliorer son image sur la scène internationale.